Un regard bouleversant sur la souffrance.
Si vous voulez être touché, avoir un regard lucide sur les vraies choses de la vie, les films de Depardon sont un excellent support.
Un exemple avec celui-ci :
URGENCES :
Paris, Hôtel-Dieu, Urgences psychiatriques. Des personnes arrivent désespérées : un conducteur de bus épuisé, un self-made qui s'effondre, une ménagère qui ne supporte plus son statut, une jeune femme qui a tenté de se suicider, un retraité qui se dit "malade moral"... Depardon rend compte de manière inédite de la relation patient - psychiatre avec la puissance, le rythme et la densité du vrai.
Un truc qui prend aux tripes et qui ne laisse pas sans réflexion.
Un document exceptionnel, un truc très lucide et très perturbant voyage dans le "mal vivre" sur ces frontières où chacun d'entre nous peut un jour croiser.
Les patients parlent au psychiatre. La caméra de Depardon écoute "Urgences", c'est dur mais c'est beau.
Un des plus bouleversants documents que le cinéma nous ait livrés.
Et que ce soit ce sujet, sur les flagrants délits, sur la naissance d'un journal, sur les paysans... Ce type est pour moi le meilleur dans son genre avec Serge Moati.
Un petit conseil aussi, ne vous privez pas de commencer par les bonus, qui sont toujours un régal, en effet Depardon commente son film et c'est un régal d'entendre ce modeste personnage.
Et quoi de mieux pour conclure que de laisser la parole au maître :
"Pour éviter tout voyeurisme, j'ai refusé tout mouvement de caméra, j'ai essayé de me fondre dans le contexte".