: cuisine sans intérêt
: cuisine correcte
: cuisine intéressante
: cuisine enthousiasmante
: cuisine exceptionnelle
Le réveil après le grand sommeil.
Que devient Drouant ? Après les agitations du pré-confinement avec le départ du grand Emile Cotte, qui vient d’ouvrir son propre restaurant (Baca’v, 75005), et le voile gris qui s’est abattu sur la capitale durant des mois, l’ouverture de la terrasse d’abord puis de la salle s’est faite dans la plus grande discrétion. Certes, il n’est pas le seul, mais on pouvait s’interroger au vu des évènements de l’année dernière dans la galaxie Gardinier.
Il faut avouer qu’il est bon de retrouver cette table essentielle dans l’histoire gastronomique de la capitale. Pimpant, bien vivant, rutilant de propreté, tout le monde est sur le pont pour redémarrer dans l’esprit de la maison, même si le nouveau décor fait beaucoup moins rêver par sa banalisation. Une première expérience particulière puisque les plats étaient commandés à l’avance et non par envie personnelle comme ce sera le cas ultérieurement.
En ce moment, c’est le second d’Emile Cotte, Thibault Mizard, qui tient les cuisines et, aux dernières nouvelles, ce n’est plus le chef des Crayères (Reims) Philippe Mille qui gère la carte. Dans l’ensemble, les plats sont très travaillés, reflétant au mieux les tendances consensuelles du moment, avec deux réussites notables.
Ainsi, une belle Cannette rôtie savoureuse et dignement accompagnée de cerises « embrochées » sur une gousse de vanille qui distille discrètement son parfum. Une bonne idée d’accord et parfaitement réalisé.
Même réussite pour la Mousse au chocolat chaude, sorbet cacao en contrepoint, et sauce cacao chaude. Un jeu de textures et de chaud-froid parfait et fort savoureux.
Les Langoustines croustillantes le sont mais la sauce aux épices ressemble plus à de la Bénédicta, restant assez fade, avec une présentation du plat plus que banale.
Le Tourteau, gelée de poireaux, et citron bio donnent un ensemble un peu mou et où le citron l’emporte sur tout le reste. Un plat esthétiquement réussi mais où la construction demeure un peu bancale.
Le repas est prometteur et vaut la peine d’aller voir de plus près l’ensemble de la carte et des choix proposés. Il y a à l’évidence un talent sérieux en cuisine et c’est là l’essentiel. Affaire à suivre.
16 place Gaillon75002 Paris
Tél : 01 42 65 15 16
www.drouant.com
M° : Quatre Septembre
Voiturier
Ouvert tous les jours