Des paysannes heureuses au printemps
(on est en plein hiver en Argentine, actuellement !)
Dans la province de Buenos Aires, sur le territoire de Brandsen, une famille d’éleveuses laitières a décidé il y quelque temps de ne plus livrer son lait à l’industrie, puisque la profession connaît en Argentine les mêmes problèmes systémiques que ceux qu’affrontent leurs confrères et consœurs en Europe. Il est de plus en plus difficile de vivre de son travail avec un troupeau de vaches laitières.
Cette mère et ses filles ont donc décidé de devenir transformatrices et de vendre leurs fromages bio en direct auprès des consommateurs. Bien leur en a pris : elles comptent désormais de grands restaurants gastronomiques parmi leurs clients. C’est sans nul doute cet aspect haut de gamme qui a attiré l’attention de la rédaction du grand quotidien de la bourgeoisie des affaires qu’est La Nación. Le reportage est d’ailleurs publié dans une section très chic, voire snob, intitulée (en anglais dans le texte) Life Style, et non pas dans la section économique consacrée à l’agriculture, qui utilise bêtement de l’espagnol dans le texte (Campo). C’est dans cette section que l’on trouve toute sorte de reportage sur des décors d’intérieur à la portée des happy few et des loisirs hors de prix (surf à l’étranger, polo, golf, etc.)
Ce type de conversions se développe désormais en Argentine comme en Europe ou en Amérique du Nord. La demande du consommateur, la lutte contre la pollution et contre le modèle industriel y sont pour beaucoup sans doute. Et la crise sanitaire n’a guère affecté ce nouveau modèle. A suivre de près.
© Denise Anne Clavilier www.barrio-de-tango.blogspot.com
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