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Karoline von günderode, la martyre du romantisme

Par Abdesselam Bougedrawi @abdesselam
KAROLINE VON GÜNDERODE, LA MARTYRE DU ROMANTISME

Je ne peux empêcher une tristesse de m’envahir à chaque fois que j’évoque le souvenir de Karoline von Günderode. Tout se passe comme si à chaque fois je perdais une amie chère, comme si je portais son deuil. Pourtant, plusieurs décennies nous séparent.

Karoline von Günderode mourut en 1806 par une belle journée au bord du Rhin. Elle n’avait que 26. Elle venait de se percer le cœur à l’aide d’un stylet. Ainsi, mourut la première martyre du romantisme allemand. Son seul tort fut d’aimer un homme marié qui la délaissa. Un immense philosophe, semble-t-il. Ce grand homme, ce grand philosophe fit de tout son mieux pour interdire toute la poésie, tous les écrits de cette jeune femme, pour préserver sa virile réputation. Les œuvres de Karoline von Günderode seront interdites durant cent ans. Cet immense philosophe la trahit et l’assassine pour une seconde fois. Triste oraison funéraire. Mais il est vrai que la philosophie s’accommode si aisément de la cruauté.

Karoline von Günderode est la jeune romantique qui rend tous les autres romantiques. Je lui ai rendu hommage il y a 10 ans et je continue aujourd’hui, avec tristesse, à évoquer son souvenir. Toutefois, par égard pour son destin, je pense que, en tant qu’homme, que je ne suis pas la personne digne d’évoquer sa mémoire. Aussi, je fais appel à toutes les femmes romantiques, qui aiment la poésie, pour honorer son âme lacérée, et son cœur meurtri.

Voici quelques extraits de son œuvre :

Extrait 1

ROUGE VIF

Toi, rouge intense,

Que jusqu’à la mort,

Mon amour soit à ton image,

Que jamais il ne pâlisse,

Jusqu’à la mort,

Toi, rouge ardent,

Qu’il te ressemble.

Extrait 2

Sur les ailes rapides du vent, je me laissais emporter au loin ; je me joignais aux rougeurs du couchant et au septicolores gouttes de l’arc en ciel ; avec mes campagnes de jeu, je venais me ranger autour de la lune alors qu’elle voulait se cacher, et je suivais sa course. Le passé pour moi se trouvait aboli !…. Libre voici que je l’étais, des frontières étroites de mon individu … dans l’océan j’étais une onde, dans le soleil j’étais rayon, avec les astres la gravitation »

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