Magazine Beaux Arts

Jasper and Bruce

Publié le 30 juin 2007 par Marc Lenot

au Kunstmuseum de Bâle, jusqu’au 23 Septembre.

C’est une exposition sur la décennie 1955 à 1965, le début de la carrière de Jasper Johns, le moment où il définit et affirme sa voie. C’est une exposition fort bien faite, une exposition de cours d’histoire de l’art. On vous y montre l’apparition du motif de la cible, l’inclusion de lattes et de planches, accessoires de l’acte de peindre, la prééminence des trois couleurs primaires, et la présence physique de l’artiste dans ses toiles. C’est didactique, bien expliqué et plutôt froid. Ci-contre Target with Plaster Casts, 1955 (encaustic and collage on canvas with painted plaster casts
Collection of David Geffen, Los Angeles Art © Jasper Johns/Licensed by VAGA, New York, NY).

Vous en sortez plus intelligent, plus savant sans aucun doute. Mais, pour ma part, je n’y ai guère ressenti d’empathie, d’émotion, de souffle. Sauf devant ce petit format, Painting bitten by a man, 1961 (encaustic on canvas mounted on wood type plate Collection of the artist Art © Jasper Johns/Licensed by VAGA, New York, NY) où la toile a été enduite d’une épaisseur d’encaustique jaunâtre dans laquelle Johns a mordu. La marque de ses dents, de ses lèvres même, est visible et génère un sentiment à la fois fascinant et gênant, un peu comme devant une performance actionniste. 

La plupart des oeuvres présentées sont visibles ici.

Dans l’annexe du Kunstmuseum dédiée à l’art contemporain au bord du Rhin (MGK), j’ai revu avec plaisir l’installation vidéo bien connue de Bruce Nauman, Mapping the Studio (visible jusqu’au 7 Octobre) : sept projections simultanées, chacune durant six heures, chacune dans des tons différents, rouge, gris, vert, rose (ci-contre MAPPING THE STUDIO II with color shift, flip, flop, & flip/flop (Fat Chance John Cage), 2001 © ARS, NY and DACS, London 2005 Photo: Tate Photography). Que se passe-t-il dans son studio la nuit ? Comment l’espace occupé par l’artiste le jour vit-il la nuit, livré aux souris et aux papillons nocturnes ? Pour le spectateur entouré de ces sept écrans, dont deux à l’image renversée, quel rapport à l’espace s’instaure au fil du temps assis inconfortablement, ne pouvant jamais voir tout à la fois ? Le jeu du chat avec les souris sur l’écran génère amusement et tension, comme le fait notre posture de spectateur (ci-contre photo provenant du site du MGK). De plus en plus fasciné par Nauman, je voudrais bien aller voir cette exposition près de Turin en Juillet.

Jasper Johns et Bruce Nauman étant tous deux représentés par l’ADAGP, les reproductions seront ôtées du site à la fin de leurs expositions respectives, conformément aux exigences de l’ADAGP.


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