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André Rieu nous fait le coup classique de la corde sensible

Publié le 29 juillet 2008 par Chroneric

"Le virtuose ne sert pas la musique, il s'en sert", Jean Cocteau.

On est soit stupéfait soit impressionné mais on ne reste pas indifférent. A l'âge de cinq ans, André Rieu commence le violon grâce à son père, musicien aussi. Depuis, le petit André a fait du chemin pour se trouver aujourd'hui à la tête d'un empire. Il vend plus d'albums que Céline Dion ou Madonna, c'est dire. Le principe est simple : cibler les seniors. A trente ans, il découvre le bon filon et commence à bâtir sa fortune, estimée à l'heure actuelle à environ quarante millions d'euros avec laquelle il a pu s'offrir un château du XVè siècle.

André Rieu est un homme d'affaires avant tout, et c'est ce qui déplait aux professionnels du classique qui ont essayé de faire pareil mais qui ne sont pas arrivés à un tel niveau comme feu Pavarotti resté trop élitiste sans doute. Pour réussir à s'imposer dans un pays, sa technique est simple. D'abord, se faire connaître par le biais de publicités ou promotions. Ensuite, distribuer ses produits dans tous bons commerces. Des disques et DVD communs et spécifiques à la fois pour chaque pays, qui comprennent des succès musicaux propres à chaque pays ("Titanic" pour les Etats-Unis, "Roméo et Juliette" pour la France). Enfin, si et seulement si les ventes décollent, il se déplacent pour des concerts. Car Monsieur ne se déplace que si ça vaut le coup.

Avec ses centaines de musiciens et collaborateurs, André Rieu a une machine qui rapporte mais qui coûte cher. Son dernier spectacle avec une scène représentant un château, une salle de bal, une patinoire et un carrosse tiré par six ou huit chevaux, coûte 2,5 millions d'euros par jour et c'est un risque financier important. Car, André Rieu a la folie des grandeurs. Il faut en mettre plein la vue de ces papis et mamies en mal de nostalgie.

Finalement, qu'est-ce que fait ce violoniste international ? Des reprises. Oh ! Ce n'est pas le seul à faire des reprises bien sûr. Les valses de Strauss ou d'autres auteurs classiques, les succès cinématographiques ou comédies musicales font de lui le joueur le plus écouté et vendu sur la planète. Il se permet d'arranger tout ça à sa sauce dans son studio d'enregistrement de Maastricht mais ce n'est que de l'arrangement, rien de neuf. On aime ou on n'aime pas.

Mais pour assurer un succès, il n'y a pas que les concerts et les disques, il y a aussi les produits dérivés disponibles avant et après les concerts : écharpes, livres, porte-clés, tasses, etc. C'est une véritable industrie qu'il n'envisage même pas d'arrêter un jour. L'échec lui semble impossible. Il est vrai qu'il y aura de plus en plus de seniors. Bon, tant mieux pour lui. Mais André Rieu n'a pas le monopole des grandes œuvres alors n'oubliez pas de faire marcher la concurrence : il existe d'autres CD dans les rayons de grands auteurs du classique deux ou trois fois moins chers et tout aussi plaisant à écouter. Vous pouvez aussi fredonner, ça vous procurera le même plaisir.


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