Fall-in, par la Compagnie Presque siamoises, à Chalon dans la rue

La présence de la compagnie Presque siamoises à Chalon dans la rue aurait suffi à m’y faire venir cette année. Je me souviens de Bertha et Miranda, du duo intitulé D’ébauche, du petit déjeuner Au point du jour auquel je n’ai malheureusement pas pu participer. Contorsions, portés, goût des mots, de la relation au public. Pas une relation globale mais avec chacun.e, un mot, un sourire. Et une forme d’intimité partagée. C’était, pour moi, dimanche matin, il y a déjà un peu plus d’une semaine. Le soleil était au rendez-vous après l’orage de la veille. La journée pouvait commencer. Entre les gradins disposés de part et d’autre, quatre chaussures délimitent le cadre. Pas d’autre décor que les spectateurs assis en face. Seulement deux corps pour dessiner l’espace, le faire vivre, vibrer. Et tomber en amour. Deux corps qui disent la confiance. Si tu tombes, je serai là pour te retenir, où que tu sois. Je te porterai sur le dos, la plante des pieds, les épaules. Notre poids nous élèvera. Les mots nous porteront, ils diront que nous sommes l’une et l’autre à notre juste place, que le temps est à notre mesure. Notre mesure commune et particulière à l’un et à l’autre. Écoute la musique qui se lève, fragile, en un souffle tenu. Oui.