Petit dernier reçu de la part de la maison d’édition « Les Escales« (mes chroniques sur quelques unes des parutions de leur catalogue sont à retrouver ici), « Ni vu ni connu » m’a tapé dans l’oeil : une enquête policière dans le Londres des années 1980 écrite par un auteur à succès qui est également un baron qui a fait de la prison… Autant dire que j’étais curieuse.
Malheureusement, la sauce n’a pas du tout pris en ce qui me concerne !
Le livre : « Ni vu ni connu » (ici)
Crédit photo : L&T
L’auteur : Jeffrey Archer (le baron Archer de Weston-super-Mare) est un écrivain et nouvelliste, dramaturge et ancien homme politique britannique. En 1969, à l’âge de 29 ans, il est élu député de la circonscription de Louth (Lincolnshire). En 1974, victime d’un stratagème d’investissement frauduleux, il démissionne. Ruiné et endetté, il écrit son premier livre, « La main dans le sac », inspiré de ses mésaventures, qui se vend dans le monde entier. Il sera suivi d’autres best-sellers traduits dans le monde entier. Ses livres se sont écoulés à plus de 270 millions d’exemplaires et figurent régulièrement en tête des meilleures ventes. Jeffrey Archer a été nommé vice-président du Parti conservateur par Margaret Thatcher en 1985, mais sa carrière prend fin quand, en 2001, il est reconnu coupable de parjure et condamné à quatre ans d’emprisonnement. Il a été libéré en 2003.
Le résumé : « William Warwick a été promu et intègre la brigade des stupéfiants. Ses membres ont pour objectif prioritaire d’appréhender Assem Rashidi, le fameux baron de la drogue du sud de Londres, connu sous le nom de La Vipère. Alors que l’enquête progresse, William va devoir faire face à des adversaires redoutables tout droit revenus de son passé. Son ennemi juré, Miles Faulkner, est toujours libre, mais une erreur de jugement de sa part pourrait bien le voir partir en prison. William et sa fiancée Beth s’occupent des préparatifs de leur mariage sans se douter qu’une mauvaise surprise les attend à l’autel. William devra ruser pour traduire en justice Miles Faulkner et Assem Rashidi en élaborant un stratagème qu’aucun des deux hommes ne pourra prévoir, un piège caché à la vue de tous… »
Mon avis : « Ni vu ni connu » est mon premier abandon de 2021. Il en fallait bien un. Pourtant, comme beaucoup de lecteurs et lectrices, je déteste ne pas aller au bout d’une histoire, notamment parce qu’une bonne surprise peut se révéler tardivement. J’ai donc persisté jusqu’à la moitié du livre, mais je n’arrivais pas à rentrer dnas l’histoire. J’ai donc préféré arrêter pour me consacrer à d’autres titres qui me donnent plus envie (notamment au sein du catalogue des Escales).
Quelques unes des raisons de ce désarroi littéraire :
Tout d’abord, sur la forme : « Ni vu ni connu » ne se compose presque que de dialogues à la façon d’un script de théâtre. Seuls quelques passages narratifs permettent rapidement de planter le décor. Je ne suis pas particulièrement friande de ce style d’écriture qui instaure une certaine distance avec le lecteur qui reste nécessairement spectateur des interactions entre les personnages sans vraiment pouvoir s’impliquer dans l’histoire.
On sait donc peu de choses de la psychologie des personnages, lesquels restent relativement impénétrables.
Impression renforcée par le fait que « Ni vu ni connu » constitue une suite aux enquêtes de William Warwick. Je m’en suis rendue compte après quelques chapitres (My blame, c’est pourtant moi qui ai choisi ce livre). Si l’histoire peut se comprendre indépendamment, on passe tout de même à côté de pas mal d’éléments (surtout que le manque de narration ne permet pas de combler nos lacunes).
Sur le fond désormais : « Ni vu ni connu » tourne principalement autour de deux intrigues :
- l’arrestation de Miles Faulkner, un faussaire qui donne du fil à retordre à notre personnage principal (il semble s’agir de son Moriarty personnel) ;
- la traque d’un baron de la drogue et le démantèlement de son réseau. L’héroïne envahit, en effet, le marché anglais dans les années 1980, ce qui devient une véritable problématique de santé publique.
Les jalons des deux enquêtes sont posés assez rapidement et donnent un rythme à l’histoire (c’est d’ailleurs ce qui m’a permis de poursuivre jusqu’à la moitié du livre).
En dépit de ce bon point, j’ai buté sur les dialogues et considérations de certains des personnages (notamment William et son père, Julian, un avocat qui est assez présent dans l’histoire) que j’ai trouvé légèrement « hors-sol ». Si je reconnais un flegme britannique certain, ces personnages sont, selon moi, assez antipathiques, politisés et très peu emphatiques, ce qui ne correspond pas à l’idée que je me fais des professions de policier et d’avocat.
En bref : Le style, en sus de l’animosité que j’ai développé pour ces personnages, aura eu raison de cette lecture. Dommage, la quatrième de couverture était pourtant prometteuse…
Peut-être avez-vous lu « Ni vu ni connu » ou l’un des autres romans de Jeffrey Archer ? Si c’est le cas, qu’en avez-vous pensé ?