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Les adages et les proverbes

Par Abdesselam Bougedrawi @abdesselam
LES ADAGES ET LES PROVERBES

Les adages et les proverbes font partie de ces phrases préétablies qui reviennent souvent dans les conversations de tous les jours. D’une façon générale, leur présence n’est là que pour illustrer des propos, ou dans un but de clarification.

Les proverbes et les adages viennent embellir les discours leur donnant un certain aspect de sagesse. Ils peuvent, de même, atténuer, l’austérité de certaines discussions.

Les adages et les proverbes peuvent jouer un rôle d’apaisement des souffrances. Ainsi, devant une situation désespérée, si on ne trouve pas soi-même la parole pour apaiser la personne qui souffre, on peut recourir à une phrase préconstruite qui est communément admise pour être porteuse de réconfort.

« À quelque chose malheur est bon. »

« Après la pluie, le beau temps. »

« Une de perdue, dix de retrouvées. »

L’utilisation des adages, des proverbes dans ces contextes est strictement anodine et ne prête à aucune conséquence fâcheuse.

Les adages, les proverbes peuvent provenir, en autres, de pièces de théâtre. Celles de Shakespeare en Angleterre, celles de Molière en France, à titre d’illustration. Toutes les sources culturelles peuvent en être l’origine à travers les pays et les cultures. On connaît tous les expressions : « beaucoup de bruit pour rien », « c’est une histoire racontée par un fou » etc.

Toutefois, beaucoup de proverbes n’ont pas d’origine connue, on se contente de les utiliser dans nos discussions sans allés plus loin que cela. Les raisons qui font qu’elles s’imposent sont aussi mystérieuses que la genèse d’une rumeur.

Cependant, l’usage des proverbes peut devenir préoccupant. Cela peut être le cas lors de leur emploi en guise d’argumentation. Le proverbe, dans ce cas particulier, devient porteur d’une vérité universelle et absolue. La personne, face à son interlocuteur, est dans l’incapacité de répondre à une argumentation par une autre. Elle use donc de ce procédé magique pour anéantir son adversaire. Ce genre de procédé est beaucoup utilisé par les esprits pauvres, les esprits retors, les individus peu scrupuleux ou impolis.

Exemple en politique : un député fait une brillante démonstration de son projet, un autre de l’opposition rétorque : « la montagne a accouché d’une souris ». Ce député n’a point argumenté, il s’est contenté de faire rire l’assemblée aux dépens de son adversaire.

Encore plus grave et plus préoccupant lorsque des personnes leur prêtent des valeurs de vérité absolue. Ces personnes se soumettent entièrement à la vérité portée par les adages. Le proverbe efface tout esprit logique, efface tout esprit rationnel. Cela peut aller encore plus loin lorsque ce sont les adages qui créent leur propre réalité. Nous dérivons vers le domaine des superstitions. L’adage n’est plus utilisé comme moyen de discussion, il devient un objet de croyance aveugle et de soumission.

Du reste, dans certaines contrées, les proverbes se marient très bien avec la superstition pour créer un état d’aliénation de la pensée. Les personnes crédules sont dans l’incapacité de penser par elles-mêmes tellement elles sont subjuguées la force des sentences préconstruite.

Dans les contrées modernes, cartésiennes, rationnelles, subsiste encore une forme sournoise de superstition et de soumission aux proverbes. Par exemple, les citations d’une personnalité historique font office de vérités universelles auxquelles on doit se soumettre. Celui qui s’y refuse devient un paria. L’exemple éclatant en France est celui du gaullisme. Les paroles du général de Gaulle deviennent des sentences auxquelles on doit se plier. Parfois, ce sont les actes de la personnalité qui prennent une forme déguisée de proverbes. Si on s’éloigne de la conduite du général de Gaule, on conduit le pays au chaos. Ici, la conduite du général a symbole de proverbe, le chaos prend une valeur de superstition.

Malgré le modernisme il y a toujours superstition, il y a toujours croyance en la force des proverbes, on la revêt seulement des apparats de la modernité, voire de la science.

Et que penser de l’importance que l’on prête aux « petites phrases » de certaines personnalités politique ?

Toutefois, quelle que soit la portée des adages et des proverbes, il ne faut certainement pas oublier que ce sont les humains qui les utilisent. Il faut donc étudier le comportement des humains et non pas les paroles elle-même.

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