Chaque mois, vers le milieu, tout comme je le fais pour le cinéma (dans ses 10 premiers jours) et tout comme je le fais pour la littérature (dans ses 10 derniers) je vous parle de l'une de mes trois immenses passions: La musique.
Le titre de la chronique s'inspire de 4 albums que j'ai tant écouté que non seulement j'en connais toutes les paroles et toutes les nuances sonores, mais les moindres tonalités sont parties intégrantes de mon ADN.
Par ordre de création:
Blonde on Blonde de Bob Dylan
The Idiot d'Iggy Pop
Low de David Bowie
The Unforgettable Fire de U2
B.I.B.I. c'est moi. C'est aussi la terminaison du mot habibi voulant dire en langage irakien, Je t'aime.
Musique, Je T'aime.
GIVE UP de THE POSTAL SERVICE
Début des années 2000. Avons nous buggé au passage? Pas vraiment. Je suis un fan de Death Cab For Cutie. Je travaille dans un magasin de musique centenaire, dans un sous-sol aux murs de pierre, j'ai le job de mes rêves. Mais qui ne sera jamais vraiment bien payé. On m'arrachera à ce job, un chasseur de têtes, mais je ne serais jamais parti de moi-même. Je le regretterai (pas mon portefeuille). Chaque décision que j'ai prise, motivée par l'argent auront été des erreurs. Celle-là était la première. Mais pendant que je travaille dans le sous-sol de ce magasin de musique, engraissant la Nouvelle Grande Bibliothèque Nationale qui se construit en face, je place mes oreilles sur toute la musique qui me tente ou qui pique ma curiosité.
C'est là que je découvre Death Cab For Cutie. Quelque chose à propos des avions. Puis l'album suivant. À l'album photo, je suis pratiquement complètement gagné, au Transatlantisme, je suis un vrai fan. Ne serais-ce que pour la chanson-titre dont je ne me lasse pas encore.
La même année, la voix de Ben Gibbard se fait aussi entendre ailleurs. Fraichement issu d'un projet avec Jimmy Tamborello de Dntel, Ben & Jeff choisissent de pousser leurs collaborations un peu plus loin. Et au lieu d'explorer le territoire du mini-album, on choisit de tricoter un album entier. Comme les deux musiciens travaillent dans des horaires complexes, Tamborello travaille une musique instrumentale qu'il envoie à Gibbard par le service postal et celui-ci retravaille à sa guise, compose des textes et ajoute sa voix ainsi que celle d'une admirable amie, Jenny Lewis, qui sera aussi faite membre à part entière du band improvisé qui ne fera que cet unique album. Puisque le service postal est si important dans leur dynamique, on choisit d'appeler le projet ainsi. Le vrai service postal les menacera de changer de nom afin d'éviter toute confusion, mais un arrangement sera trouvé, surtout quand le service postal sera ravie de la musique créée. Qu'elle aura le droit d'utiliser dans ses pubs. Tout le monde sera content.
Le duo Tamborello/Gibbard fignole un album pop, un peu new wave, électro, et subtilement raffiné. La voix de Gibbard apporte une connotation émotive qu'on attendrait pas d'un album guidé principalement par les synthés. Y a vraiment des petits bijoux là-dessus. Parfois cool, parfois poignant, on effleure les sons d'un New Order ou des Pet Shop Boys, version underground. Certaines chansons sont aussi comme un rafraichissement de classiques de 1982. Certains autres morceaux semblent arrachés aux années 80, ce qui n'enlève rien au charme. On touche même un peu au son d'alors de Björk.
Diversion fort satisfaisante pour les fans de Dntel, Death Cab For Cutie ou Jenny Lewis.
Rien à envier à leurs principaux projets ailleurs. Cet album est fort habile tout seul. Et unique.
Pour amateurs d'électro, de pop, de doux-amer, d'intime, d'inoffensif, de littéraire, de délicat, d'ambiant, de New Order, Pet Shop Boys, Death Cab For Cutie, Dntel, The Human League, O.M.D.
Agréable en tout temps.