L’évènement est peu connu. Il mérite de l’être. En 1851, Louis-Napoléon Bonaparte, élu deux ans plus tôt, abolit la Constitution pour s’octroyer les pleins pouvoirs. Dans les Basses-Alpes, le peuple se soulève pour sauver la République. Le récit de cette résistance est détaillé sur le site de l'association 1851 (suivre ce lien).
Violette Ailhaud raconte, quant à elle, dans un texte tenu secret jusqu’en 1952 chez le notaire à qui elle l’a confié, ce qui s’est passé en 1852 dans son village dont tous les hommes sont morts, tués par l’armée de Napoléon III, dans les bagnes ou à la guerre.
Violette était en âge de se marier quand l’armée a fauché son fiancé qui défendait la République mise à mal par le coup d’état. Il n’y avait plus d’homme au village. Les femmes assumaient tout le quotidien. Elles se promettent un jour de se partager le premier homme qui arrivera. Et il arrive.
Le petit livre est publié par les éditions parole, dans la « collection main de femme (des livres à ne pas mettre entre les mains de tous les hommes) ». C’est à l’autrice qu’il faut laisser le soin de ce récit intime faisant sortir du silence ces mois qui précédèrent d’une vingtaine d’années la Commune de Paris.