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Toutes ces vies qu'on abandonne; Virginie Ollagnier

Par Sylvielectures
Toutes ces vies qu'on abandonne; Virginie OllagnierJ'ai vraiment aimé ce premier roman.
Il s'articule autour de l'histoire de deux personnages très attachants qui nous sont présentés avec une grande sensibilité et une belle dextérité d'écriture.
D'abord nous faisons la connaissance de Claire, une jeune novice, infirmière pendant la première guerre mondiale. Elle est accompagnée dans son travail par un psychiatre très à l'écoute qui la couve d'une affection paternelle respectueuse. Sa vocation religieuse est suivie par une mère supérieure très exigeante mais pas moins soucieuse de laisser à la jeune fille le temps d'une mure réflexion avant qu'elle ne s'engage définitivement dans cette voix.
Avec l'arrivée d'un blessé de guerre mystérieux, soldat inconnu parmi tant d'autres, cataleptique et muet, c'est à la naissance d'une vocation que nous allons assister petit à petit.
Claire va prendre en charge ce malade avec une passion toute particulière et va tenter de le ramener doucement à la vie avec sa voix, et ses mains.
Le patient semble réagir de manière tout à fait exceptionnelle aux séances de massage de la jeune infirmière et aux paroles qu'elle ne cesse de lui prodiguer. Le chef de service de l'hôpital l'encourage à continuer ses soins qu'elle invente de manière intuitive au fur et à mesure de ses ressentis, de ses réflexions et de ses rêveries. Le malade prend de plus en plus de place dans sa vie, de même que la nouvelle pratique qu'elle est en train d'inventer.
Parallèlement à la vie de l'hôpital et de cette infirmière, le lecteur a accès aux réminiscences du patient pendant les séances de massage. Chaque souvenir raconté entre en correspondance avec la partie du corps sollicitée par l'infirmière. Son histoire est ainsi en partie reconstituée par bribes.
L'écriture de ce beau roman est étayée sur la lecture de la thèse de médecine d'Anne Cécile Lestrade consacrée au travail de Paul Voivenel .
La mémoire du corps, les tâtonnements de la médecine, les débuts de la psychiatrie sont au cœur de cette belle histoire.
A une époque qualifiée "d'étalon de l'horreur"par la notre, les deux personnages, touchés chacun à leur manière par cette concentration de violence et de blessures, vont faire leur chemin vers la vie, en la choisissant avec force.
"Elle comprit qu'à travers ses mains elle permettait le pardon du corps. Elle berçait lentement chaque membre offrant un relâchement de rémission, une grâce après l'horreur insurmontable, sans passer par l'esprit qui analyse.
... J'ai beaucoup appris sur les autres avec Tournier et beaucoup sur moi avec toi. J'aime ton odeur pâle, j'aime te mains, j'aime la transparence des cheveux qui poussent à tes tempes, j'aime ta respiration."
Une belle critique de Thierry Guichard, sur Le matricule des Anges
La présentation de l'éditeur, avec un joli florilège de critiques de presse.
Un extrait lu par François Attia, sur Le choix des libraires.com.
Une interview de l'auteur par Maïa Babily, sur Zone Littéraire,
Sylire a lu ce livre dans le cadre du Prix Inter-CE, et n'a pas vraiment été emballée,
Clarabel y a trouvé : "de l'acuité et de la sensibilité, de la délicatesse dans le portrait de la jeune infirmière. Cette dernière va avoir des discussions très intéressantes sur le désir."
Joëlle nous raconte par le menu une rencontre avec l'auteur dans une médiathèque, à l'occasion du Prix Cézam, et elle nous livre son sentiment de lecture plutôt mitigé ici, "Une bonne lecture, avec un petit bémol au final mais une auteure qui s'annonce prometteuse car ce n'est encore qu'un premier roman."
finlandejn a beaucoup aimé,comme Flora , Soo, et eireann

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