Et un nouveau Franck Thilliez, un ! Vous le savez peut-être, je suis une fan des enquêtes machiavéliques de cet auteur dont j’apprécie particulièrement l’esprit retors, l’imagination et l’aspect réaliste des enquêtes.
« 1991 » est une sorte de « préquel » à la série d’enquêtes de Franck Sharko et Lucie Hennebelle puisqu’il s’agit de la toute première enquête de Sharko à son arrivée au « 36 ».
L’occasion, non seulement, d’en apprendre plus sur les débuts de ce personnage détonnant, mais également de se replonger dans l’ambiance des années 90, lorsqu’il n’y avait pas encore de téléphone portable et que les ordinateurs se démocratisaient tout juste, avant les recherches ADN et le FNAEG (créé en 1998). La manière de mener des investigations était alors nécessairement différente de ce qu’elle est maintenant.
Bref, je n’ai pas hésité très longtemps quand j’ai vu « 1991 » sur les rayonnages de la librairie.
Le livre : « 1991 » (ici)
Crédit photo : L&T
L’auteur : Franck Thilliez est un écrivain français, auteur de romans policier et de thrillers, il est également scénariste. Il est l’auteur de nombreux livres salués par la critique qui se sont classés à leur sortie dans la liste des meilleures ventes. Pour le suivre c’est ici !
Le résumé : « En décembre 1991, quand Franck Sharko, tout juste sorti de l’école des inspecteurs, débarque au 36 quai des Orfèvres, on le conduit aux archives où il est chargé de reprendre l’affaire des Disparues du Sud parisien. L’état des lieux est simple : entre 1986 et 1989, trois femmes ont été enlevées, puis retrouvées dans des champs, violées et frappées de multiples coups de couteau. Depuis, malgré des centaines de convocations, de nuits blanches, de procès-verbaux, le prédateur court toujours. Sharko consacre tout son temps à ce dossier, jusqu’à ce soir où un homme paniqué frappe à la porte du 36. Il vient d’entrer en possession d’une photo figurant une femme couchée dans un lit, les mains attachées aux montants, la tête enfoncée dans un sac. Une photo derrière laquelle a été notée une adresse, et qui va entraîner le jeune inspecteur dans une enquête qui dépassera tout ce qu’il a pu imaginer… »
Mon avis : Comme j’ai pris l’habitude de vous le dire, il est, selon moi, difficile d’être déçue par une enquête de Franck Thilliez (mes précédents avis sur ses romans se trouvent ici).
J’ai dévoré le pavé qu’est « 1991 » en trois jours seulement, en immersion totale au sein des bureaux feutrés de ce qui était encore le fameux « 36 » avant de devenir le « Bastion ».
Quelle(s) première(s) enquête(s) pour Sharko ! Difficile d’imaginer une entrée en la matière plus sordide (un avant-goût de tout ce qui l’attendra par la suite…)
Le tueur, qui semble fasciné par le mentalisme, a mis en place un étrange et morbide jeu de piste à destination de la police. Terrible chasse aux « trésors » qui mènera Sharko et son équipe à de macabres découvertes.
Vaudou, illusion, pédopornographie, vengeance ? Quelques indices qui brouillent les pistes. Les flics devront pourtant les explorer une à une pour trouver la personne qui est derrière ces abominables scènes de crime.
Dans cette quête de la vérité, Sharko passera plus près que jamais de la mort. Il va également être en proie à plusieurs dilemmes qui changeront probablement sa vie : comment concilier vie privée et vie professionnelle quand on exerce un tel métier de fou ? Comment parvenir à laisser les horreurs de la journée sur le pallier pour préserver sa santé mentale et sa jeune fiancée ? Que choisir entre ses collègues et son intégrité morale ?
On le sent 1991, cette première année au sein de la Crim’ parisienne, sera décisive pour Sharko.
C’est l’occasion d’en découvrir encore plus sur la psychologie de ce personnage qu’on pensait pourtant déjà bien connaître, notamment en ce qui concerne sa famille et les raisons qui l’ont poussé à choisir cette profession qu’il ne lâchera plus par la suite, et ce malgré tout le mal qu’elle va lui faire. Que voulez-vous ? C’est la vocation qui vous choisit, pas vous, et bien naïf serait celui qui oserait prétendre le contraire…
Franck Thilliez nous accroche et nous balade dans cette histoire. J’avoue, pour une fois, avoir saisi la chute avant la toute fin du roman, mais je n’en ai pas perdu mon intérêt pour autant, attendant impatiemment que les dernières pièces du puzzle se mettent en place…
J’ai trouvé cette histoire plus « simple » que les derniers romans que j’ai récemment lu de Franck Thilliez. Je pense notamment au « Manuscrit inachevé » (ici) et à « Il était deux fois » (ici) (qui s’avèrent également être constitutifs d’une série) dans lesquels codes, énigmes et jeux de mots étaient cachés pour en savoir plus sur le fin mot de l’intrigue. Si j’aime particulièrement ces effets de plume, j’ai également beaucoup aimé cette structure plus « classique » qui ne départie pas l’histoire de son intérêt (petit clin d’œil tout de même à la figure des palindromes que Franck Thilliez aime tant avec ce titre « 1991 »).
Ne vous méprenez pas, si la structure narrative est plus classique, le sadisme des meurtriers de Franck Thilliez est lui toujours bien présent dans ce nouvel opus (attention donc aux âmes sensibles. J’avoue moi-même avoir été terrifiée par la violence des sévices infligés aux victimes qui sont, au surplus, des femmes). Ces éléments servent toutefois l’intrigue et ne sont pas mentionnés dans une simple optique de surenchère.
En bref : Encore un coup de cœur pour une œuvre de Franck Thilliez. Je suis ravie que l’auteur soit si prolifique et publie presque un nouvel ouvrage chaque année. Il m’en reste encore un certain nombre à découvrir dans sa bibliographie et je m’en fais déjà un plaisir…
Vous avez déjà lu un roman de Franck Thilliez ? « 1991 » vous tente ?