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Exposition “Fable(s)” Thibaut Derien – Jean Larive – Aix en Provence

Publié le 11 septembre 2021 par Philippe Cadu

La rencontre fortuite entre une Alice contemporaine et Osvaldo, un personnage digne de Jules Verne, telle peut se définir cette nouvelle exposition Fable(s) de la galerie Parallax.

C'est le regard touchant d'un père, Thibaut Derien, pour sa fille dans ce monde tumultueux rempli d'adultes et de buildings..

" Angèle n'est qu'une petite fille dans un monde de grands, un monde trop grand qui semble l'envelopper de son immensité. Elle s'agrippe à des mannequins de cire à sa taille, se cache derrière une barbe à papa, s'envole, propulsée dans les airs par une balançoire. Sait-elle seulement qu'elle va grandir ? "

et le récit photographique de jean Larive sur un certain Osvaldo, poète voyageur :

" La série des Fragments d'Osvaldo questionne la nature de nos perceptions autant qu'elle revivifie nos perceptions de la Nature. Dans l'épaisseur et la transparence de leurs superpositions, les paysages traversés deviennent souvenirs, symboles... rêves et enchantements. Fictions et documents. "

Faites un voyage dans les univers de ces deux photographes , Thibaut Derien et Jean Larive... et écoutez leur fable moderne ...

Thibaut Derien

Le monde d'Angèle

Angèle est petite. Angèle est une enfant. Elle est plantée là, en plein dans chaque image.
Le long du fleuve Saint-Laurent ou d'une avenue de Brooklyn, sur un ponton du lac Majeur ou dans le port de Stockholm, Angèle est toujours seule. Mais elle ne craint rien. Angèle a l'assurance fragile des enfants aimés. Les images défilent comme un voyage et l'on s'attache à cette frimousse qui nous engage à regarder ce nouveau monde qui l'entoure...

La majesté des buildings, les grands espaces, mais aussi la surabondance des rayons d'un supermarché ou la cohue des casiers d'une piscine. Le temps passe, les décors changent. Seul persiste ce regard fixe. À quoi pense-t-elle ?

Angèle n'est qu'une petite fille dans un monde de grands, un monde trop grand qui semble l'envelopper de son immensité. Elle s'agrippe à des mannequins de cire à sa taille, se cache derrière une barbe à papa, s'envole, propulsée dans les airs par une balançoire. Sait-elle seulement qu'elle va grandir ?
C'est peut-être ce que se demande Thibaut Derien qui photographie sa fille depuis plusieurs années au hasard de voyages en famille, ému par ce nouveau monde, celui de père, comme pour mieux retenir l'enfance, ce temps qui ne s'enfuit pas encore tout à fait, mais qui ne saurait tarder.

Jean Larive

Composés de tableaux photographiques et de courts extraits de texte, les Fragments sont comme les pages arrachées, perdues et retrouvées d'un récit de voyage illustré. Dans l'épaisseur et la transparence de leurs superpositions, les paysages traversés durant cette expédition deviennent souvenirs, symboles, rêves et enchantements... documents et fictions. Car si l'on ne saurait dater avec précision ces compositions, certains éléments laisseraient à penser que cette aventure pût avoir lieu.

"Regarde, me dit-il, et regarde bien ! Il faut prendre des leçons d'abîme ! "

Jules Verne, Voyage au centre de la Terre.

(...) Je regarde devant moi le "V" qu'elle a creusé, la part de montagne qu'elle a prélevée; sables, roches et galets. Je me retourne : le même air ancien, la même nature.Je regarde en moi ce qu'elle a creusé. Ce qu'elle a déposé.Tout passe en un instant de la vision ondoyante au regard qui se fixe, avant de repartir et de s'évanouir.Et toujours cette lancinante et obsédante question : De quoi une rivière est-elle la source ?

(extrait des Fragments d'Osvaldo)


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