Au cours de la semaine qui se termine, j’ai pu assister à deux rencontres poétiques, l’une avec Hala Mohammad, Murielle Szac et Bruno Doucey, à la librairie Zeugma de Montreuil (93), l’autre au Théâtre de Gennevilliers T2G (92) autour d’un poème de Mahmoud Darwich interprété par Stéphanie Béghain et Olivier Derousseau, traduit par Elias Sanbar, Et la terre se transmet comme la langue (éd. Actes Sud).
La Syrie, la Palestine.
L’exil. « La migration de l’hirondelle », dit Mahmoud Darwich. « Les hirondelles sont parties avant nous », dit Hala Mohammad.
Elle dit dans la même phrase le mot « histoire » et le mot « espoir » ; Elias Sanbar, présentant la situation des Palestiniens, expulsés de chez eux en 1948 comme de vulgaires « squatteurs », refuse d’en faire des vaincus : dans le terme « vaincu », il n’y a que stérilité, affirme-t-il, alors que la défaite n’abolit pas l’espoir.
Et ma lecture, cette même semaine, est le livre de Hyam Yared, Implosions (éd. des Équateurs), écrit après l’explosion du port de Beyrouth en août 2020.
Extraites du livre d’Olivier Hanne, Les seuils du Moyen-Orient, Histoire des frontières et des territoires de l'Antiquité à nos jours (éd. du Rocher), les cartes, exposées dans l’espace qui mène à la salle de spectacle du T2G, montrent bien les forces qui ont traversé cette région depuis près de 3000 ans.
L'image ci-dessus est un extrait du poème de Mahmoud Darwich, calligraphié par Ahmad Dari : "De quel songe s'élever ? Lequel rêver ? avec quoi pénétrer dans le jardin des portes ? et l'exil est l'exil."