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Les enjeux du Bocuse d’Or 2021, l’hégémonie viking en ligne de mire.

Par Chroma @Chroma_France

Bocuse d'Or Chroma News

On reprend le fil info sur Saga Bocuse d’Or, après deux reports, la semaine prochaine démarre le 18ème championnat du monde de cuisine artistique. Déjà il faut tirer un coup de chapeau aux organisateurs de la compétition pour leur persévérance envers et contre tout. Suite aux nombreux forfaits, seules 22 équipes concourent les 26 et 27 septembre.

La finale mondiale semble moins relevée que d’habitude. Des Amériques, l’Equateur, le Costa Rica, l’Uruguay, le Chili et la Colombie, sans leur faire injure, ne peuvent rivaliser. Les Asiatiques sont vaillants, mais souffrent de lacunes organisationnelles encore accentuées par les contraintes sanitaires et parfois craquent sous la pression. Les Africains sont mal équipés et ont déjà connu de nombreux soucis lors des entraînements. On assistera donc probablement encore à un duel à quatre entre le Danemark, la Suède, la Norvège et la Finlande, auxquels pourront éventuellement s’immiscer la France ou le Japon, qui n’ont plus atteint le graal depuis 2013 après 3 sessions blanches et une frustration allant crescendo.

Peu d’informations ont filtré en ces temps de Covid mais on parierait que le champion d’Europe, Christian André Pettersen, est affûté. Le pays aux 11 étoilés Michelin pour 5,3 millions d’habitants, ce qui doit en faire le plus gros rapport au monde, a fait du Bocuse d’Or une cause nationale, plus de 300.000 personnes avaient visionné le live stream lors de la finale Europe l’an dernier. Le recordman de médailles (5 or, 3 argent, 3 bronze depuis 1987) et champion d’Europe en titre sera l’équipe à battre.

Pourquoi la Norvège ?
Plusieurs facteurs peuvent expliquer leur domination.
1°) La Norvège y met les moyens. Tous les chefs du pays sont derrière leur candidat, pas comme en France où ils sont esseulés dans une tour d’ivoire. Tour d’ivoire qui les isole aussi des influences culinaires extérieures que la France refuse d’acculturer.
2°) La Norvège a développé une vraie identité culinaire proche de la nature sauvage, qui irrigue l’âme de leurs jeunes chefs formés au fil des sélections, de capitaine d’équipe à commis. C’est un collectif, raison pour laquelle nous parlons plus du pays dans ces lignes que du créateur. En France la passation de savoir est un discours et le candidat est esseulé. Tous les ans une nouvelle équipe repart de 0.
3 °) Les Scandinaves ont compris la signification de cuisine artistique, fort éloignée d’une cuisine d’étoilé Michelin où le côté technique prime, qui n’a rien à voir avec la recherche esthétique propre au Bocuse d’Or.
4°) Autre hypothèse évoquée lors de l’écrasante domination viking de 2019 qu’on vous invite à relire ici,

Le Dane marque

la Norvège et ses voisins, mystifieraient-ils le comité organisateur ?

Les 5 Scandinaves se classent systématiquement dans les premiers. Qu’un pays comme la Norvège, la Suède ou le Danemark, dont les compositions graphiques épatent à chaque fois, flirte avec les podiums, peut se concevoir. Mais qu’un pays comme la Finlande (5,5 millions d’habitants) ou l’Islande (350.000), damne le pion aux pays de culture gastronomique ancienne à chaque édition, nous interpelle. En clair, les représentants de 25 millions d’habitants cumulent 9 podiums européens sur 10 depuis l’instauration de la pré-sélection Europe en 2010, et 72 % des podiums MONDIAUX !

Mais comment font-ils ? Le bruit court qu’ils voteraient les uns pour les autres en se répartissant leurs voix façon Eurovision de la chanson, laissant les autres nations les départager sur leurs vraies qualités ? Rappelons que le jury comporte un juge de chaque pays, une pondération scandinave cette année encore plus forte sur 22 que sur 24 habituellement, sachant qu’il y a en sus moults personnalités qui travaillent dans ces pays au sein du jury ou des transfuges dans d’autres équipes ; voir Singapour dont le coach n’est autre qu’Ulrik Jepsen, dont la seule présence est déjà synonyme de qualité, en sus du jeune prodige Matthew Leong. Sans compter que les Scandinaves ayant remporté beaucoup d’épreuves toutes ces années, se retrouvent mécaniquement dans les instances de contrôle, entre autres de cette mystérieuse note cuisine dont la France fit les frais en 2015 avec, tiens, tiens…, un Norvégien comme Président du jury cuisine.

La France n’a-t’elle pas aussi jouée avec le règlement, comme le détaillait tel site : des soupçons pèsent sur la désignation du candidat français ? Celui-ci avait terminé second à 99 longueurs du premier lors de la finale France, avant qu’un jury cuisine acquis à la cause du « il faut un M.O.F. + lyonnais + de la sphère Bocuse pour ramener le trophée à la maison » et un obscur entretien avec les candidats, ne rattrapent très exactement les 100 points manquants.

La France joue sa réputation cette année ; elle a tout fait pour avoir un fin connaisseur des arcanes du concours en lice. Ce serait un énorme camouflet si elle n’accroche pas le podium d’autant que les planètes sont alignées, la proximité du domicile du candidat avec des supporters acquis à sa cause, le passage au second jour sans gros adversaire pour mettre la pression, un plat original pouvant rebattre les cartes. Le problème est que la Norvège et le Danemark le jour d’avant vont sûrement établir la norme à battre car les jurys du second jour sont au courant (ceci aussi n’est pas sain). Si la barre n’a pas été placée au-dessus de ce que la France sait déjà faire, ce ne sera plus rattrapable le jour J.

Réponse le 26 septembre au soir.


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