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Mes citations littéraires préférées #24

Publié le 22 septembre 2021 par The Cosmic Sam @thecosmicsam

Déjà la 24ème édition de mes citations littéraires préférées (les 23 précédentes sont ici).

Dans l’article d’aujourd’hui, je vous propose notamment de découvrir plusieurs citations du roman « Nous vivions dans un pays d’été » de Lydia Millet – que j’ai beaucoup apprécié (après plusieurs flops littéraires) et dont j’ai trouvé la prose particulièrement inspirante, voire poétique -, ainsi que de « L’Aile des vierges » de Laurence Peyrin, un drame romantique et social pour lequel j’ai eu un coup de coeur. Vous trouverez également des extraits tirés de « 1991 » de Franck Thilliez, le maître du thriller français.

J’espère que les extraits choisis mettront en valeur ces trois romans que j’ai dévoré et vous donneront un aperçu fidèle de la plume de leurs auteurs.

Ces derniers vous permettront peut-être de choisir votre prochaine lecture…

Mes citations littéraires préférées #24
Source Cinemagraph Kevin Burg and Jamie Beck

« Avant, nous vivions dans un pays d’été. Dans les bois, il y avait des cabanes perchées dans les arbres, et sur le lac, des bateaux. Même un tout petit canöe pouvait nous emmener jusqu’à l’océan. Nous traversions le lac en pagayant, franchissions un marais, suivions un ruisseau et arrivions à l’embouchure de la rivière. Là où l’eau rencontrait le ciel. Laissant nos embarcations sur le sable, nous courions sur la plage, portés par une brise saline. Nous avons trouvé un crâne de dinosaure. Ou peut-être de marsouin. Nous avons trouvé des œufs de raie, des coquilles d’œil-de-requin et du verre poli par la mer. Avant le coucher du soleil, nous regagnions le lac en canoë pour le dîner. Les huards lançaient leurs cris envoûtants à travers l’eau. Pour enlever le sable sur nos chevilles, nous sautions dans le lac depuis le ponton. En hurlant. Nous faisions des plongeons et des saltos sous le ciel qui devenait violet ».

Lydia Millet – « Nous vivions dans un pays d’été » (mon avis sur le livre ici)

« Nous respections le lac, la rivière, et plus que tout, l’océan. Les nuages et la terre, des sillons cachés et de l’herbe tranchante de laquelle pouvait sortir un essaim de guêpes, une infestation de fourmis rouges, ou tout à coup, des myrtilles ».

Lydia Millet – « Nous vivions dans un pays d’été »

« Je regardais ces initiales et je me sentais seule. Même parmi les gens. L’avenir défilait en un éclair sinistre. L’horloge tournait, et cette horloge ne me plaisait pas ».

Lydia Millet – « Nous vivions dans un pays d’été »

« Moi, je me suis assise pour contempler les vagues et le ciel. C’était mon activité préférée quand j’étais au bord de la mer. J’essayais de disparaître dans les étendues d’eau et d’air. Je poussais mon attention de plus en plus haut, à travers l’atmosphère, jusqu’à ce que je puisse imaginer que je voyais la Terre. Comme les astronautes quand ils sont allés sur la Lune. Si vous pouviez n’être rien, vous pouviez aussi être tout. Une fois mes molécules dispersées, je serais ici à jamais. Libre ».

Lydia Millet – « Nous vivions dans un pays d’été »

« -Dans le livre, ils parlent de Dieu. Mais moi et Shel, on a compris. Dieu, c’est un nom de code. On a compris !

-Explique-moi, a dit Jen.

-Ils disent Dieu mais veulent parler de la nature ».

Lydia Millet – « Nous vivions dans un pays d’été »

« On pouvait presque éprouver de l’amour envers la mère en écoutant les hippies chanter. Ou de la pitié qui passait pour de l’amour. Ou peut-être était-ce la même chose ».

Lydia Millet – « Nous vivions dans un pays d’été »

« Maintenant qu’ils n’étaient plus là, ils étaient devenus des abstractions. Ils étaient des idées, et les idées étaient plus romantiques que les gens ».

Lydia Millet – « Nous vivions dans un pays d’été »

« Chaque personne, parfaitement adulte, était malade ou triste, et avait des problèmes greffés à elle tels des membres cassés. Chacune avait des besoins spécifiques. Si vous étiez capables de vous souvenir de cela, vous ressentiez moins de colère. Ils avaient été entraînés par leurs espoirs, avaient tenus grâce à l’éventualité d’une aubaine. Mais en lieu et place de l’aubaine, il n’y avait que le temps qui passe. Et ils n’avaient jamais été qu’eux-mêmes. Pourtant ils avaient voulu être différents. Désormais, je ferais mienne cette idée, ai-je décidé en regagnant tranquillement la grange. Ce que les gens voulaient être mais ne seraient jamais voyageait à leurs côtés. Une compagnie ».

Lydia Millet – « Nous vivions dans un pays d’été »

« -Et donc, il se passe quoi après la fin ?

-Laisse-moi réfléchir. Attends une minute. Je réfléchis.

-Fais un effort Evie.

-D’accord. La lenteur, je parie. De nouveaux genres d’animaux évoluent. D’autres créatures viennent vivre ici, comme nous avant. Et toutes les anciennes belles choses seront encore dans l’air. Invisibles, mais là. Comme, je ne sais pas… Une attente qui plane, en quelque sorte. Même quand nous serons tous partis.

-Mais nous ne serons pas là pour les voir. Nous ne serons pas ici. Ça fait mal, de ne pas savoir. Nous ne serons pas ici pour voir!

(…)

-D’autres les verront, mon chéri. Pense à eux. Peut-être les fourmis. Les arbres, les plantes. Peut-être que les fleurs seront nos yeux ».

Lydia Millet – « Nous vivions dans un pays d’été »

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Source Cinemagraph

« Les larges baies vitrées, orientées plein sud, donnaient sur un saule pleureur qui découpait les rayons bas du soleil d’hiver en une pluie de diamants ».

Franck Thilliez – « 1991 » (mon avis sur le livre ici)

« – Comment vous faites, vous tous, pour supporter tout ça ?

  • On ne le supporte pas, on vit avec. Au fil de ta carrière, tu verras des mecs exploser en plein vol. Tu en feras peut-être même partie. C’est comme ça, on a un métier qui fait vieillir plus vite que les autres ».

Franck Thilliez – « 1991 »

« Le gyrophare, très vite, ne devint plus qu’une pulsation dans cette nuit plus profonde ici qu’ailleurs, et la main osseuse des ténèbres se rabattit sur la ferme ».

Franck Thilliez – « 1991 »

« Serge avait été un excellent flic… Et sa présence ici, au milieu de ces archives, le dos brisé sur des étagères pour déterrer le passé, montrait qu’un bon flic le restait sans doute, malgré l’usure er la couche de colère qui, petit à petit, vous démontait la tête ».

Franck Thilliez – « 1991 »

« Florence avait toujours aimé la nuit, quand les ombres noires s’étiraient sur les pavés, quand le parquet des longs couloirs du 36 grinçaient dans un murmure inquiétant et que les bureaux n’étaient plus que des lieux morts où le silence vous sifflait aux oreilles ».

Franck Thilliez – « 1991 »

« C’était ça, la vie, se construire sur un monde en ruine et détruire tout le reste ? »

Franck Thilliez – « 1991 »

« Tout en bas, des lumières scintillaient le long de la vallée ; elles ressemblaient à des étoiles tristes tombées du ciel ».

Franck Thilliez – « 1991 »

Mes citations littéraires préférées #24
Source Cinemagraph Kevin Burg and Jamie Beck

« A moins de naître avec une cuillère en argent dans la bouche, la vie n’avait jamais obéi à une quelconque logique – ni morale ni politique, et surtout pas celle d’une femme -, alors que la constance avec laquelle les tuiles vous tombent sur le coin de la tête peut voir une vraie cohérence ».

Laurence Peyrin – « L’Aile des vierges » (mon avis sur le livre ici)

« Le mobilier paraissait aussi obéir à ce fameux fonctionnement edwardien au sein duquel la rigidité des apparence prévalait sur le ben-être de chacun ».

Laurence Peyrin – « L’Aile des vierges »

« Il n’y avait donc de cohérence que dans la tragédie, un drame en amenant un autre ».

Laurence Peyrin – « L’Aile des vierges »

« Elle eut la certitude qu’ici, personne ne l’apprécierait, et qu’elle entamait aujourd’hui une carrière d’emmerdeuse de bout de table ».

Laurence Peyrin – « L’Aile des vierges »

« Sheperd House semblait abriter deux maisons parallèles – celle ses maîtres, baignée de lumière, et celle des domestiques, nébuleuse de pièces souterraines et de couloirs aveugles. De l’extérieur, on se demandait comment ce tour de passe-passe architectural était possible, et le manoir prenait une dimension ésotérique pour qui comme Maggie arpentait ses intérieurs ».

Laurence Peyrin – « L’Aile des vierges »

« Maggie s’arrêta devant la fenêtre pur vérifier si son tablier n’était pas tâché – les automatismes domestiques mettaient moins de temps à arriver que l’amour-propre à partir ».

Laurence Peyrin – « L’Aile des vierges »

« Qui aurait envie de vivre dans un monde où on est toujours heureux ? »

Laurence Peyrin – « L’Aile des vierges »

« Qu’est-ce qu’était un empire, sinon un complexe mal réglé ? »

Laurence Peyrin – « L’Aile des vierges »

« Agacée, Maggie s’entendait respirer le parfum familier qui flottait entre les roses, les pommes du compotier et la cire d’abeille. Seigneur, comme le silence pouvait être sonore parfois ».

Laurence Peyrin – « L’Aile des vierges »

« Les petites causes font toujours avancer les grandes ».

Laurence Peyrin – « L’Aile des vierges »

« Les filles éclatèrent d’un rire outré – voilà, se dit Maggie, voilà ce qu’il faut faire. Renchérir, chiquer, surfaire. L’exagération aura toujours raison du soupçon ».

Laurence Peyrin – « L’Aile des vierges »

« Maggie avait pleuré, la symbolique conquérante des menstruations lui échappant au profit de l’impression crasse d’entrer dans un cercle d’emmerdements occultes ».

Laurence Peyrin – « L’Aile des vierges »

« Pourquoi tout ce qui était bon était mauvais ? se demanda-t-elle, pliée en deux sur les toilettes. L’alcool, le sucre pour Kitty – on commençait même à dire qu’il y avait des choses toxiques dans la cigarette. Et l’amour physique. L’amour tout court. Rien que des prix à payer ».

Laurence Peyrin – « L’Aile des vierges »

« Elles restèrent ainsi à partager le silence, dans un de ces petits moments anodins que la caresse du vent, l’odeur du soleil et le bon tempo du coeur rendent mystérieusement parfaits ».

Laurence Peyrin – « L’Aile des vierges »

« Elle et lui, ça avait été une rencontre tellurique, parce qu’ils avaient la même colère des sens, la même conscience charnelle des possibilités humaines pour s’évader d’une prison sociale. Une heure, une nuit, retrouver son égo dans le fouillis des draps, le pouvoir du sexe ».

Laurence Peyrin – « L’Aile des vierges »

« Comme elle avait peur que ce soit possible, elle préférait que ce soit vrai. Parce que Maggie Fuller savait faire face à l’adversité. Il faudrait juste que cette fois, la chute soit mois longue ».

Laurence Peyrin – « L’Aile des vierges »

« Prise de court, Maggie le considéra brièvement : elle n’avait aucune envie de se prêter au moins jeu avec lui, mais il serait facile à éconduire. Un homme qui se ronge les ongles a forcément des failles exploitables ».

Laurence Peyrin – « L’Aile des vierges »

« Maggie lui raconta Clemmie, l’émerveillement de Sir Albert, le seul sentiment qui avait survécu au naufrage. L’amour et la joie, ce qui cautionnait Spinoza. Le reste – l’amertume, la rancoeur – avait été anéanti sus la ferveur du souvenir ».

Laurence Peyrin – « L’Aile des vierges »

« L’amour, c’est ce que les mots ne peuvent pas dire ».

Laurence Peyrin – « L’Aile des vierges »

« Il en allait donc de ce mystère dans tous les couples, se disait-elle : fallait-il se ressembler, (…), ou se compléter (…) ? La seule règle était qu’il n’y en avait pas ».

Laurence Peyrin – « L’Aile des vierges »

« Le ciel noir qui les avait obligés à allumer les lampes du salon en plein après-midi, le murmure hypnotique de la pluie sur les carreaux, ce confinement, tout concourait à rendre chimérique l’évènement à venir. La vie semblait les avoir oubliés tous les trois, dans cette maison isolée sur la colline ».

Laurence Peyrin – « L’Aile des vierges »

« Estimons-nous heureux, nous avons réussi une histoire d’amour immortelle ».

Laurence Peyrin – « L’Aile des vierges »

Mes citations littéraires préférées #24
Source Cinemagraph Kevin Burg and Jamie Beck

Alors, l’un de ces ouvrages vous tente ?

Crédit photo de couverture : L&T


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