Je te parle dans la langue des portes rouillées.
La langue des moisissures s’agrippant aux tasses de thé
que nous n’avons pas bues.
La langue sans dialectes du vent à la fenêtre
me rappelant l’automne en staccato.
Je te parle dans la langue de cette maison
bosquet indiscernable
où rampent des lézards sur les siestes
les jours semblables à l’été.
Tout est hiver.
Et je te parle
pour ne pas me taire
je te parle
dans cette langue en voie d’extinction
qui pour survivre
te nomme.
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María Belén Aguirre (né à Tucumán, Argentine en 1977) – Praga en dos (Ediciones de la Eterna, 2012) – Anthologie de poésie argentine contemporaine (Triptyque, 2017) – Traduit de l’espagnol par Flavia Garcia.