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L’Aile des vierges – Laurence Peyrin

Publié le 26 septembre 2021 par The Cosmic Sam @thecosmicsam

Je vous parle enfin de ce roman que j’ai découvert à la fin du mois d’août et qui m’a émue, mis du baume au coeur et fait sourire à de nombreuses reprises.

Il s’agit de « L’Aile des vierges » de Laurence Peyrin, une autrice que j’ai découvert il y a plusieurs années déjà avec son livre « Miss cyclone » (ici) que j’avais beaucoup aimé. J’avais bien envie de retrouver sa plume mais n’avais jamais pris le temps, jusqu’à maintenant, de découvrir d’autres de ses ouvrages. C’est maintenant chose faite avec « L’Aile des vierges » et je ne regrette pas du tout !

Le livre : « L’Aile des vierges » (ici)

L’Aile des vierges – Laurence Peyrin

Crédit photo : L&T

L’autrice : Laurence Peyrin est une autrice française qui a, dans un premier temps, fait ses armes en tant que journaliste. Elle est également intervenante cinéma et transmet son amour pour le cinéma et la littérature aux jeunes dans les écoles. Son premier roman « Stockholm » est paru en 2014 en e-book. Elle a obtenu le prix des maisons de la presse en 2015 avec « La drôle de vie de Zelda Zonk« . Elle est notamment l’autrice de« Miss Cyclone » (retrouvez mon avis ici).

Le résumé : « L’aile des vierges « , c’est ainsi que l’on surnomme les chambres réservées aux domestiques à Sheperd House, illustre manoir du Kent où est engagée Maggie Fuller au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Petite-fille de suffragette, fille d’une sage-femme féministe, Maggie aurait pu prétendre à mieux que cette place de femme de chambre. Mais, en ces temps difficiles, la jeune femme cultivée et émancipée n’a d’autre choix que d’intégrer la petite armée d’intendants semblant vivre au siècle précédent. Elle aspire pourtant à un autre destin. Et elle n’est pas la seule au sein de Sheperd House… Contre toute attente, ce pourrait être le début de son long chemin vers l’amour et la liberté ».

Mon avis : L’histoire se déroule en Angleterre juste après la seconde Guerre Mondiale et ses énormes bouleversements (économiques, sociaux et politiques, sans parler des tragédies humaines). On y découvre Maggie Fuller, une jeune veuve qui, pour subvenir à ses besoins, va devoir intégrer la domesticité d’une grande maison dans le Kent.

L’ambiance « Downton Abbey » est assurément bien présente : les domestiques, cuisiniers et autres gouvernantes investissent le sous-sol la journée et regagne l’aile des vierges le soir. Leur rôle est, bien entendu, de répondre aux désirs de leurs « employeurs » (les Lyon-Thorpe) qui, eux, sont encore coincés à l’avant guerre, dans une bulle de luxe, de convenance et de protocole tout britannique.

Si beaucoup se contentent de leur sort et des avantages de vivre à Sheperd House, ce n’est pas le cas de Maggie, loin s’en faut. Non seulement, elle porte des idées de socialisme et de modernité, mais c’est également une fervente féministe issue d’une lignée de femmes fortes et brillantes, dont la clé de voûte est la grand-mère de Maggie, suffragette de la première heure (et pas des plus « tendres »).

Quitte à devoir être là, Maggie va, au moins, tenter d’insuffler un peu de ses idées et elle ne compte pas se laisser faire par qui que ce soit, entamant alors – selon ses propres termes – une carrière « d’emmerdeuse de bout de table ».

C’est indéniablement un vent frais de modernité et de révolte qui va remuer Sherperd House. Il faut dire que Maggie a un sacré caractère . Elle peut se montrer têtue, hautaine et « drama queen » sur les bords, mais elle a également un bon coeur, est altruiste et porte de grands idéaux (qui semblent parfois peser un peu trop lourd pour ses frêles épaules). En tout état de cause, elle ne laisse personne indifférent. D’ailleurs, Lord John Lyon-Thorpe ne semble pas insensible (et Maggie n’est, elle-même, pas immunisée contre les charmes du Lord).

Le choix sera loin d’être aisé pour Maggie, entre sentiments et raison, passion et idéalisme (voire engagement politique). Les choses sont d’autant plus compliquées que Maggie doit guérir de sa précédente histoire d’amour qui ne l’a pas laissée indemne.

On suit ses tergiversations et ses accomplissement sur plusieurs années entre l’Angleterre et New-York où elle devra, encore une fois, faire un choix et décider, ou non, de privilégier ses ambitions personnelles.

J’ai aimé ces questionnements féministes portant sur l’épanouissement des femmes et les sacrifices qu’elles doivent, bien malheureusement, trop faire au bénéfice d’un homme ou du qu’en dira-t-on. Problématique qui est toujours aussi contemporaine… Cela donne une toute autre dimension à l’histoire d’amour dramatique de Maggie et John.

J’ai réellement accrochée avec le style de Laurence Peyrin et la façon qu’elle a de raconter cette histoire. Il y a, selon moi, beaucoup de bons mots et de sarcasme qui m’ont fait sourire tout au long de ma lecture (impression renforcée par l’emploi de termes et expression parfois un peu anachroniques qui, personnellement, ne m’ont pas du tout dérangée). Vous pouvez d’ailleurs retrouver quelques exemples de la plume de l’autrice ici.

Ceci étant dit, Laurence Peyrin n’est pas douée seulement pour ses traits d’humour et il y a également de vrais moments d’émotions, ainsi que des descriptions qui permettent de visualiser avec facilité l’univers dans lequel évoluent les personnages, et notamment le contraste entre le décor guindé, obsolète mais plein de grandiloquence de l’Angleterre et ceux toujours en mouvement mais également un peu superficiels (car créés de la main de l’Homme) des Etats-Unis.

En bref : Une belle lecture. J’ai passé un très bon moment en compagnie de ces personnages et j’ai recommandé ce livre à mes amis. Il en va donc, naturellement, de même pour vous. Je vous conseille cette lecture pour une romance intelligente qui sort des sentiers battus. Les fans de « Downton Abbey » ne pourront, je pense, qu’apprécier ce clin d’oeil…

Vous connaissez Laurence Peyrin ? Vous êtes tentés par la lecture de « L’Aile des vierges » ?


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