Jacques Roubaud a écrit, à propos de Claude Royet-Journoud :
et si les couleurs lui avaient paru plausibles, conséquentes
et s’il avait pu connaître les choses sans leur couleur
et s’il avait su les couleurs à ce point l’affecter
et si d’aucune voyelle d’aucune consonne aucune couleur
et si quelqu’un lui avait dit sa couleur imprescriptible
et si la couleur de l’impression visuelle avait correspondu à la couleur
et si la couleur de la feuille n’avait pas changé à mesure qu’il s’enfonçait
et s’il n’avait, alors, pensé ceci : « Je ne peux pas entendre dans sa couleur »
(Et je te continue ma lecture, éd. P.O.L.)
J’ai relu ce texte après avoir visité l’exposition d’Étienne Armandon à la Galerie Polaris. Et, avec ce texte, s’imprimait dans mon regard, dans ma mémoire, cette toile, dont le titre est « Ulysse ». Et je voulais entendre les sirènes.