Étienne Armandon raconte une histoire, des histoires, de celles qui commencent dans les bois, avec loup et fillette. Puis cette Métamorphose qui transforme Gregor en un cancrelat. Puis peu à peu, cherche au plus profond, comme on le fait en archéologie : quadriller le terrain, gratter, creuser, faire apparaître le très ancien, les gisants, et voir comment la toile elle-même s’imprègne de ce qui disparaît.
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Car il y est surtout question de disparition.
Ainsi de cette femme qui perd ses deux enfants dans la Méditerranée, le mort et le vivant, et dont le peintre ne cesse de rechercher l’image impossible. Et c’est en effaçant qu’il en approche, en effaçant et en restant à l’écoute de ce que fait en lui le récit.

Après cette toile, intitulée Méditerranée 2, j'ai à nouveau regardé les tableaux représentant le Jugement de Salomon pour constater que, si l'on ne peut plus raconter comme au dix-septième siècle, ni dans l'écrit ni dans la peinture, sans doute l'enfance même a changé.