« À l’origine de La Maison des femmes, il y a la prise de conscience d’une médecin gynécologue-accoucheuse : les violences subies impactent la santé des humains, mais ce sujet n’est jamais abordé dans la formation des médecins, et de ce fait, rien n’est organisé pour que les patientes abordent cette question.
Elle a alors l’idée d’un lieu dont l’existence même serait le début d’une prise en charge, une invitation aux femmes et aux enfants (car hélas les gynécologues et les sages-femmes ne soignent pas vraiment les hommes) à parler et à demander de l’aide.
C’est ainsi qu’est née La Maison des femmes en 2016 : une structure médico-sociale unique, rattachée au Centre Hospitalier de Saint-Denis et ouverte sur la rue, où les femmes victimes de violences reçoivent des soins et sont soutenues dans leur reconstruction. »
Voilà ce qu’on peut lire sur le site de la Maison des femmes de Saint-Denis (93). Dans le cadre de cet établissement, Louise Oligny et Clémentine du Pontavice animent un atelier d’art (création de bijoux, photographie et dessin). Elles accompagnent ici les témoignages des femmes qui ont accepté et souhaité que ces témoignages de leur reconstruction paraissent dans un livre.
Et quel livre ! Les photos, les textes participent de cette réparation de l'intime, comme l'annonce le titre, et la qualité d’édition en fait une oeuvre collective remarquable.
Créée par Ghada Hatem, qui introduit chaque chapitre de ce livre, la Maison des femmes s’adresse plus particulièrement aux femmes victimes de violences qui arrivent là se considérant comme des rebuts de l’humanité. Tout le livre montre comment l’établissement accueille et accompagne ces femmes, sans faire des lectrices et lecteurs des voyeurs. Tout ce travail mérite d’être connu et largement diffusé. Car, au fond, il ne s’agit pas seulement d’un propos sur les femmes mais sans doute une question relevant des droits humains.
Vue partielle de l'exposition à la Librairie l'établi d'Alfortville (94) à l'occasion de la Nuit Blanche
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