22 poètes du Luxembourg. Pour les présenter ici, je vous propose d’en lire quelques extraits (3 poètes à la fois) dans le but de vous donner envie de les découvrir dans l’anthologie.
Aujourd’hui, Ulrike Bail, Serge Basso de March et Guy Helminger

Ulrike Bail
ton regard me frôle à la clôture
comme si une belette marchait d’un pas léger sur des éboulis
comme de la mousse dans le jardin de la volupté
tu te faufiles tu relâches les faucons
des rubans de soie flottent dans le plumage de notre peau
(traduit de l’allemand par Jean Portante)

Serge Basso de March
La nuit nous délimite à l’instant des frontières
J’entends la rumeur
du silence établi
Elle monte
des vies qui traînent
à la mélancolie
des regards et des Hommes
Je ne suis
dans la géographie intime
de mes pas sur le monde
qu’un faux dormeur cloué
à l’étendue des heures
La nuit se fait féline de toute éternité
(extrait d’un long poème : La nuit déchirée)

Guy Helminger
Lumière
Avant que la nuit ne puisse assombrir
les choses les soirées glissent vers la luminosité
La porte ouverte du frigo est toujours le
début d’une orgie le couloiren
alerte et empêtré comme les niveaux de
la respiration Parfois nous aimons notre vie
pendant quatre-vingt-dix minutes Lorsque les chaises
sont repliées la ville s’amortit en nous
Des oiseaux s’assoient avec nous sur la terrasse
tremblent brièvement et se terrent dans leur
poids
(traduit de l’allemand par Jean Portante)