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Tristan Cabral – Le somnambule

Par Stéphane Chabrières @schabrieres

Tristan Cabral – Le somnambuleJe garde sous la peau mon costume de mort
avec à l’intérieur le long poignard de l’aube
ma voix se couvre mon ombre et moi nous sommes seuls
et je laisse sur l’eau des blessures insensées

Je suis à bout de peau je fais des métiers d’absence
je descends dans le corps des oiseaux somnambules
j’éteins les ombres blanches sur le miroir des morts
et la couleur du monde s’est perdue en chemin

Je vois le ciel pendu à des crochets de plomb
je vois des marées mortes dans le sang blanc des algues
et sur les seuils de pierre des bracelets d’oiseaux

Dans un désert de peau je guette un enfant fou
je vois dans les bûchers des émeutes de miroirs
et le même visage à toutes les fenêtres….

***

Tristan Cabral (1944-2020) Revue Faire-part 1982


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