Présentation de l’éditeur :
Charlotte achevait de se déshabiller quand elle entendit des cris dans le couloir. On ouvrait. Des portes claquaient.
La sienne s’ouvrit violemment. Quelqu’un entra. C’était l’aviateur aux yeux bleus. Il était essoufflé et disait des mots incompréhensibles. Gênée d’être surprise à moitié déshabillée, Charlotte jeta son grand peignoir sur ses épaules. C’est alors qu’elle comprit qu’on criait en allemand.
Veuve très jeune, Charlotte entre dans les ordres. Elle travaille dans un orphelinat. Une petite vie apparemment tranquille, malgré les heurts fréquents avec la Supérieure. Malgré aussi la guerre et les difficultés de nourrir des enfants auxquels elle s’attache plus qu’il ne le faudrait.
Jusqu’au jour où un aviateur de la RAF vient se réfugier dans le grenier des sœurs…
C’est une jolie histoire marquée de chagrin et de courage que nous conte Claude Raucy. Celle de Charlotte, une jeune Ardennaise qui a été fleuriste et a ainsi rencontré l’amour de Jérôme. Veuve bien trop tôt , la jeune femme est « orientée » vers les ordres et devient religieuse dans un orphelinat de Liège. La mère supérieure est hautaine et la jeune soeur obéit aux ordres avec le plus d’humilité possible. Sauf quand il s’agit de protéger Gino, un des petits orphelins auquel elle ne peut résister. Charlotte est envoyée « en mission » dans son village familial pour collecter des fonds et de la nourriture pour les enfants recueillis. C’est là qu’elle prend conscience du fossé entre résistants et sympathisants des Allemands. De retour au couvent, un aviateur anglais venu s’y réfugier va semer le désordre dans la vie de la religieuse.
Comme je le disais, c’est une belle histoire, mais qui reste trop en surface. Il y a de beaux personnages qui auraient pu être creusés davantage, comme celui de Charlotte, qui m’a paru très douce mais un poil trop naïve, ou celui de son frère Marcel, et même celui de la supérieure (que je soupçonne, malgré ses airs de matamore, d’avoir aidé à cacher des enfants pendant la guerre – mais rien ne le dit dans le roman, je m’égare peut-être). La rencontre à Prague entre Gino et Grégoire, à la fin de ce court roman, apporte un bel éclairage sur l’histoire de Charlotte mais elle m’a laissée un peu sur ma faim aussi… Je retiendrai pourtant la leçon de vie optimiste qui ressort du récit (ne pas se laisser paralyser par les orages possibles mais croire en la vie, malgré tout) et la douceur de Charlotte qui brave la foudre.
Un grand merci à Gérard Adam et aux éditions M.E.O. pour l’envoi de ce livre !
Claude RAUCY, Les orages possibles, M.E.O., 2021
Petit Bac 2021 – Météo 6