Tout ce que je n’ai jamais su dire, Flore Perrault

Nous allons faire aujourd’hui un petit voyage en poésie. J’ai voulu effectivement tester cette toute nouvelle collection de chez Frison-Roche Belles lettres, Or des lignes, qui a pour mission de nous offrir à la fois un graphisme original et de la poésie moderne… Si vous connaissez déjà Rupi Kaur, vous aurez vraiment le sentiment que Flore Perrault est ici dans la lignée de ce mélange entre dessins, très fins, et mots mélancoliques, posés là délicatement sur les pages. Parfois, ne subsiste du moment qu’une phrase. C’est la voix d’une toute jeune adulte que l’on entend, qui parle d’abandon, d’amour, de temps qui passe, de blessures et de reconstruction. J’ai beaucoup aimé me laisser transporter par la grâce des dessins, dont les traits sont toujours justes, d’une grande finesse, et qui prônent l’économie de moyens, un peu à la manière de Cocteau. L’écriture de Flore Perrault est par ailleurs très simple aussi, dans le choix des mots, mais aussi dans leur quantité. Je ne savais pas où j’allais avec ce recueil, je ne connaissais pas l’instagrameuse avant. Et en réalité tout cela fonctionne très bien, à la manière de certains albums d’images. Le lecteur tourne les pages et l’histoire d’une jeune femme, blessée par la vie, abandonnée, mais aimée aussi, en quête de soi, apparaît. Cette lecture aura donc été à la fois une agréable surprise et l’occasion de passer un moment très charmant.