Fanées, les fleurs font paraître des couleurs nouvelles. C’est le cas des hortensias. Isabelle Bonte-Hessed2 le suggère en signalant qu’au Japon, on leur attribue « sept transformations ». Mais elle choisit de les dessiner en noir, à la mine de plomb sur feuille blanche (photo ci-contre prise par l'artiste). Travail régulier comme elle cueillait, en 2015, une fleur dont elle honorait chaque jour et l’incluait sous paraffine. Sous mes fenêtres, les hortensias ont poussé ces dernières années, faisant, depuis l’étage où j’habite, un tapis de couleurs mélangées. J'y insère désormais les dessins de cette exposition.
(la photo de gauche a été prise par l'artiste)
Il y a aussi, dans ce noir de la mine de plomb, une impression qui me ramène aux cendres. Je me souviens du rituel du feu auquel j’ai assisté dans cette même Galerie et du texte de Bachelard. C’est pourquoi je suis d’abord surpris de trouver les pétales blancs ou noirs ou dorés sur un lit de terre quand je les aurais imaginés sur un lit de cendres. Mais j’y vois aussi une idée de germination, de chemin où l’on cueille des bouquets de porcelaine, épanouis, ou des tiges discrètes et précieuses.