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Dionỳsis Kapsàlis – J’ai dû atteindre un jour…

Par Stéphane Chabrières @schabrieres

J’ai dû atteindre un jour le ciel de la beauté ;
je vois encore là-haut le vide qui déverse
le feu de sa lumière, et sous mon sommeil perce
un monde neuf, porteur de la sérénité.

Mais tant d’efforts et tant de mort, pour quel profit ?
Le monde aurait chanté sans moi, quoiqu’il arrive,
quasi muet, duvet sur la lèvre craintive :
un peu de Solomos, de Rilke, ça suffit.

C’est bien assez de tout ce que j’ai pu subir,
ce que j’ai récolté m’octroie l’inexistence ;
la vie, ce soir tombant venu pour me ravir,

sa bonté imprévue, tardive récompense,
et le chant sans écho va monter pour finir
dans l’automne épuisé qui dort et le silence.

***

Dionỳsis Kapsàlis (né à Athènes en 1952)Jours fériésAnthologie de la poésie grecque contemporaine, 1945-2000 (Poésie/Gallimard, 2000) – Traduit du grec par Michel Volkovitch.


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