J’entre dans la Galerie Univer et, face à moi, une peinture de Philippe Fontaine me semble une écriture légèrement penchée sur un fond coloré. Je m’approche pour lire : il n’y a rien à lire, à peine une écriture, plutôt une profondeur qui attire. D’autres peintures, dont j’apprendrai qu’elles sont sur papier, me font aussi cet effet de profondeur à la surface de laquelle ça vibre, comme le ferait la surface d’un lac paisible gardant au fond des secrets dont mon oeil cherche à deviner la nature. Souvent divisées en deux parties, soit par une ligne horizontale soit par une ligne verticale, ces peintures nous laissent imaginer un paysage, l’angle d’un mur, un récit dont on ne sait que ce que l’on y projette soi-même. Car il n’y a que peinture et traits et couleurs, de différents formats, dont la photo ne peut donner qu’une pâle copie. Ce sont peintures à venir voir, à regarder de face, de côté pour en surprendre les effets et en être soi-même profondément touché.