De loin, on pense à la paraffine des bougies. Quand on approche, on est surpris de voir la matière inégale, creusée par endroits, percée de bulles, en certains points presque effondrée, en un mot fragile et d’une couleur qu’on ne saura reconnaître que lorsqu’on saura qu’elle est faite de sucre. Sucre de betteraves d’abord versé, en ébullition, dans un moule, puis démoulé en veillant à garder le plâtre conservant les empreintes de la personne qui s’est prêtée à l’expérience. Ce que l’on voit est une étape de l’oeuvre, Hugo Bel avouant qu’elle lui échappe un peu, beaucoup. C’est un moment du processus.
Après avoir vu ces personnages assis au milieu de la grande salle du Bastille Design Center, je suis allé visiter le site internet de l’artiste pour y découvrir l’importance du mobilier, la fragilité qui fait la force des installations, la particularité des matériaux utilisés (sucre, sciure, sable…) qui me donnent l’impression que l’artiste s’efface laissant des traces, comme s’il reprenait cette injonction que René Char faisait au poète : « Un poète doit laisser des traces de son passage, non des preuves. Seules les traces font rêver. » (La parole en archipel)
Cette exposition au Bastille Design Center, à Paris, se termine ce dimanche 7 novembre à 19h.
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble