Voyage dans l'adversité, voyage dans l'intimité de chaque personnage, et découverte de l'accueil inconditionnel des paysans, des gagne-petit, des habitants de cette Islande si rude et dangereuse.
"Mais le sommeil fuit les défunts. Lorsque nous fermons nos yeux fixes, ce sont les souvenirs qui nous sollicitent à sa place. Ils arrivent d'abord isolés, parfois d'une beauté argentée, mais ne tardent pas à se muer en une averse de neige étouffante et sombre""L'homme doit toujours longuement souffler sur les braises afin que le feu ne meure pas, quel que soit le nom qu'on lui donne : vie, amour, idéal, il n'y a que l'étincelle du désir qui s'éveille d'elle-même""Il ne baigne pas dans la mort bleuté de l'océan, mais dans la clarté bénie du ciel, eh oui, il est parfois difficile de discerner l'un de l'autre. Ainsi en est il : l'espace qui sépare la vie de la mort est si réduit qu'il tient en un seul mot. Voilà pourquoi il convient toujours de s'armer de précautions avec eux - il en est au moins un qui porte en lui la mort""La vache beugle, pas très fort mais longuement, où es tu, lumière ? s'enquiert elle encore. Il n'y a pas de place pour beaucoup de pensées dans la tête d'une vache, tout juste quelques phrases répétées inlassablement, mais qui interrogent sur l'essentiel, leur voisinage est en général apaisant, la routine les rend heureuses et le bonheur est ce trésor que les hommes passent leur temps à chercher.""Parfois on voit la vie que lorsqu'on a le nez dessus, voilà pourquoi nous devrions nous garder de jamais juger les choses de trop loin""Il reste allongé pendant que les rêves s'évaporent de sa conscience et s'élèvent vers le ciel où les anges les lisent, espérons qu'ils ne le font qu'afin de se distraire et ne les consignent pas pour lui en donner lecture le jour suprême, ce qui en fâcherait plus d'un""Un livre... dont les mots ne restent pas immobiles sur la page, mais qui s'envolent et nous donnent des ailes, même s'il nous manque l'air pour voler"