@Nicole Bengiveno/The New York Times
Lynette Webb a repris un article du NY Times “online, R U really reading ?”. Extrait :
“Clearly, reading in print and on the Internet are different. On paper, text has a predetermined beginning, middle and end, where readers focus for a sustained period on one author’s vision. On the Internet, readers skate through cyberspace at will and, in effect, compose their own beginnings, middles and ends. Young people “aren’t as troubled as some of us older folks are by reading that doesn’t go in a line,” said Rand J. Spiro, a professor of educational psychology at Michigan State University who is studying reading practices on the Internet. “That’s a good thing because the world doesn’t go in a line, and the world isn’t organized into separate compartments or chapters.”
Ce qu’il est important de voir, en termes d’impact du web, c’est qu’un lecteur va pouvoir zapper du NY Times au Figaro en 2 clics, piocher les informations qui l’intéressent selon sa perception et son envie, changer l’ordre de la narration de l’histoire si ça lui chante.
Associer aussi deux news qui n’avaient pas forcément de liens directs entre elles, pour en tirer une conclusion commune, c’est généralement un outil utilisé pour argumenter un point de vue politique, pour convaincre grâce à sa force rhétorique. Or le problème c’est que si cette technique est volontaire dans le cas politique ou de défense d’opinion, c’est un peu plus problématique quand cet amalgame se fait de façon involontaire, passive, par un lecteur lambda.
Se lèvent donc les enjeux de la construction de l’agenda, du maillage de l’accès et de la réaction à l’information…et de littératie ! Pisani en parlait ce matin, reprenant un graph de Jeff Jarvis déjà discuté sur Citizen L. :
Une des réponses pensées par Pisani :
“Un média qui sera parvenu à cette agrégation de communautés disposera d’une base de données extraordinaire avec des internautes qui ne seront plus des inconnus (on connaît déjà un peu quelqu’un qui a laissé 2 ou 3 commentaires sur un site) que l’on pourra solliciter en cas de besoin.”
Au-delà de l’aspect communautaire / affinitaire, un volet “ergonomique” doit aussi être envisagé : à la fin d’un article, un lecteur a parfois envie d’en savoir un peu plus, sur la genèse d’un événement, sur un ensemble d’opinions sur le sujet. Or il apparaît que quand on fait l’exercice, l’accès à des ressources “en plus” n’est pas évident. On repasse donc en général via un moteur de recherches. D’où un bouleversement de l’agenda, et de la storyline (je peux très bien en cherchant une information complémentaire trouver une réponse datant d’il y a 5 ans, qui du coup change un peu l’histoire aujourd’hui).
Dans le travail du journaliste doit donc systématiquement intervenir, au-delà du report d’éléments, de vérification, de confrontation etc., une structuration de l’histoire qu’il raconte. Afin de donner du sens entre ce qu’il estime être le “passé” dans laquelle la dépêche ou l’info s’inscrit, et son futur.