Après sa victoire sur le futur numéro 1 mondial Rafael Nadal, on pensait que Novak Djokovic remporterait ce tournoi de Cincinnati, le seul Master nord-américain manquant à son palmarès. Mais c'était sans compter son rival de la génération 1987, le britannique Andy Murray. L'Ecossais a décroché hier son premier tournoi majeur au terme d'une lutte acharnée : 7/6 7/6.
Et pourtant, la victoire aurait pu lui échapper lorsqu'à 7/6 5/3, Djokovic sauve 4 balles de match en prenant tous les risques, sur le service de Murray. Mais l'Ecossais est en confiance, et a su mieux jouer que le Serbe dans les moments chauds. Déjà vainqueur en quart de finale à Toronto contre Djokovic il y a une semaine (7/6 6/3), Murray a montré qu'il était un redoutable gestionnaire des jeux décisifs.
On parle beaucoup du fantastique parcours de Rafael Nadal (et c'est normal) dans ces deux Masters, mais Murray a fait aussi bien : une demi-finale et une victoire. Le britannique va ainsi occuper très prochainement la sixième place du classement ATP. Il faudra se méfier de lui à l'US Open. Sa tactique attentiste, ses talents de contreur et de passeur, sa faculté à varier ses coups en font un des joueurs les plus emmerdants à jouer sur le circuit. Gasquet l'a même qualifié de "Santoro des temps modernes".
Et pourtant, avant ces deux affrontements, Murray avait pris deux fessées contre Djokovic sur ciment (dont une mémorable, 6/1 6/0 à Indian Wells en 2007). Contrairement à ce que pense Roger Federer (Voir la réaction de Federer suite à sa défaite à Dubaï contre Murray)
, Murray a progressé et est devenu un joueur à prendre très très au sérieux, surtout en cette période de chamboulement de hiérarchie.