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Naître si mourir, de Hyam Yared (éd. Mémoire d'encrier)

Publié le 03 décembre 2021 par Onarretetout

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« On ne meurt pas, on rejoue une dernière fois sa naissance », nous avertit Hyam Yared. Et ses poèmes rassemblés dans ce recueil vont de la mort à la naissance, sans cesse. Il s’agit d’amour cependant, mais d’amour à mourir. Ce pourrait n’être qu’un jeu avec les mots, mais les mots sont des os, « mon tibia devance le vide ». Il n’est question que de départs : « Partir est la seule destination qui compte ». Mais il faut savoir que « la mer n’est horizon  / que pour elle-même. Tout est affaire de verticales. / L’échelle. La fenêtre. L’humain ». 

Chaque fois que je lis ces vers, je pense à ceux d’Aragon :

Tout est affaire de décor
Changer de lit changer de corps
À quoi bon puisque c’est encore
Moi qui moi-même me trahis
Moi qui me traîne et m’éparpille
Et mon ombre se déshabille
Dans les bras semblables des filles
Où j’ai cru trouver un pays.

Coeur léger coeur changeant coeur lourd
Le temps de rêver est bien court
Que faut-il faire de mes jours
Que faut-il faire de mes nuits
Je n’avais amour ni demeure
Nulle part où je vive ou meure
Je passais comme la rumeur
Je m’endormais comme le bruit.

Revenant au livre de Hyam Yared, voici que je lis : « On croit se déshabiller » et « Si ton ombre te manque cherche-la dans ton crâne / avec le cri des choses ».

Il n’y a sans doute pas de lien entre le poème d’Aragon et ceux de Hyam Yared, pourtant j’entends ces mots qui se répercutent les uns sur les autres, et encore : « Enseigne à ta mort à périr / sur mes lèvres. Il n’est pas d’heures. / Il est temps. »


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