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Discographie sélective : 1991, lever de soleil sur un champ de ruines

Publié le 04 décembre 2021 par Storiagiovanna @StoriaGiovanna

Quand je dis à des personnes nées après moi – genre à partir de 1990 – que j’ai vu de mes propres yeux la chute du mur de Berlin (avec cette angoisse en pleine nuit de ma mère qui était persuadée que mon père, parti le matin même pour suivre le début des festivités du Carnaval en Allemagne, allait rester prisonnier là-bas – il faut désormais des efforts d’imagination pour imaginer un monde où un tel événement se passe sans portable, sans Internet et sans BFM), la fin de la Guerre Froide, l’effondrement du bloc communiste, la Guerre du Golfe et le conflit en ex-Yougoslavie, c’est le moment où je passe inévitablement pour une vieille conne. Quand je regarde mon neveu de 8 ans – bordel –, ou même mes cousins nés après 1990, je n’ose imaginer ce qu’ils seraient devenus s’ils avaient vécu ce que j’ai vécu du haut de mes propres 8 ans. Même si le Mari était persuadé que la paix dans le monde pouvait exister entre 1996 et 2001 – je lui pardonne, il avait entre 12 et 17 ans et avait par conséquent un gros potentiel Greta Thunberg –, force est de constater que cette ambiance crépusculaire est difficile à appréhender quand on a un potentiel d’innocence d’un enfant de 8 ans comme j’étais.

1991 est aussi important pour moi, car si j’avais 8 ans, ma sœur en avait 12 et mes oncles 26 et 36. Pourquoi est-ce important ? Parce que ma sœur comme mes oncles ont été mes plus grands guides musicaux et que ça a correspondu pour ces trois personnes à une époque où chacun et chacune consommait BEAUCOUP de musique. Il faut savoir de surcroît qu’entre la fin d’époque (Dire Straits, Queen), les retours victorieux (Bashung, R.E.M, Stephan Eicher, RHCP) et les révélations tonitruantes (Nirvana, MC Solaar), 1991 a fourni un vivier musical exceptionnel et je suis ravie d’avoir vécu cette année-là pour la raconter trente ans après. Le problème étant que la marmite bouillonnait tellement que je n’ai pas pu choisir entre dix albums, mais que j’en ai sélectionné douze (et encore, je n’ai pas tout cité ce que je retiens de l’époque, c’est dire). Quand j’ai demandé au Mari ce qu’il fallait retirer de la liste, il m’a clairement dit : C’est impossible, tout ce que tu as cité est important. En effet, j’écoutais déjà ces albums à l’époque et j’en comprenais l’importance.

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1 – Queen – Innuendo (février)

Je dois l’avouer : j’ai fait connaissance avec Queen alors que Freddie Mercury était déjà mort. C’était durant la période de Noël 1993, quand France 2 a diffusé le concert hommage à Wembley et que mon père a eu la bonne idée de le riper sur une VHS. Par conséquent, je n’ai pas pu évaluer l’importance d’Innuendo dans son époque – même s’il a eu son effet Double Fantasy où les charos se sont mis soudainement à aimer l’album et à ne le critiquer que positivement après le 25 novembre 1991. Aujourd’hui, j’ai la même réaction face à Innuendo que le Beau-Frère face à Blackstar de David Bowie : je ne peux pas l’écouter sans me sentir oppressée ou sans pleurer. Je viens même de dire au Mari que The Show Must Go On est la chanson la moins poignante de l’album, alors que je pleure comme jaja quand je l’écoute en situation. Je sais bien qu’après The Miracle (1989), tant Brian May, Roger Taylor que John Deacon étaient mis au parfum de la situation sanitaire de Freddie Mercury et qu’une course contre la montre s’était engagée pour fournir le plus de prises de voix possibles pour d’éventuelles sorties posthumes. Mais tout de même, si Made In Heaven a ses passages très lumineux, Innuendo revêt de la première à la dernière note une p*tain de chape de plomb qui s’insinue dans toutes les pores de l’auditeur. C’est peut-être ce qui a désarçonné les critiques à la sortie immédiate de l’album au début de l’année 1991. Le Mari me dit que les critiques reprochaient des chansons niaises.

Certes.

Preuve qu’on pouvait en 1991 faire la blague de ne pas voir la mauvaise santé d’un artiste quand on écoutait son potentiel dernier disque.

*Aparté*

Pour avoir personnellement fait l’expérience d’écouter Blackstar de David Bowie dès le 8 janvier 2016, à la manière dont le disque m’a tabassé la gueule bien sévère, j’ai supposé que quelque chose n’allait pas chez David Bowie. Mais j’avais juste mis ça sur le compte de la vieillesse ou de la dépression, ou whatever.

*Fin de l’aparté*

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2 – R.E.M – Out Of Time (mars)

Qu’est-ce que j’ai pu écouter cet album en cassette chez ma sœur. Plus que Nevermind, plus que le Black Album, cet album de 1991 est devenu au fil des années ma madeleine de Proust.

Si le groupe de Michael Stipe, fondé en 1979, avait un beau succès d’estime aux États-Unis, ce septième album avec des tubes tels que Shiny Happy People et Losing My Religion amorce un virage folk pour ce groupe très axé sur le rock. Ce changement artistique leur a non seulement permis de faire une percée à l’international, mais aussi et surtout d’obtenir trois Grammy Awards en 1992.

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3 – Mylène Farmer – L’autre… (avril)

Troisième album de l’artiste française née au Canada, il est porté par les singles Je t’aime, Mélancolie, Beyond My Control (où elle sample la voix de John Malkovich en Valmont dans les Liaisons Dangereuses de Stephen Frears), Regrets en duo avec Jean-Louis Murat et surtout Désenchantée. Ce dernier succès est surtout porté par un clip aux airs de court-métrage qui est « construit » comme le dernier tome d’un triptyque formé avec les clips précédents de Libertine et Pourvu qu’elles soient douces, même si ce clip se déroule dans une temporalité différente (le XIXe siècle industriel au lieu du XVIIIe siècle rococo). Avec cette ambiance crépusculaire mâtinée de son indus, Mylène Farmer est devenue la plus grande vendeuse francophone avant d’être détrônée par le D’eux de Céline Dion (1995).

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4 – Stephan Eicher – Engelberg (juin)

Le natif du canton de Berne n’était pas un inconnu quand ce sixième album, écrit en collaboration avec l’écrivain Philippe Djian – avec lequel il noue une grande amitié et une riche collaboration depuis leur rencontre sur le plateau de Rapido d’Antoine de Caunes en 1988 – pour les chansons en langue française et la plasticienne et musicienne Klaudia Schifferle pour des chansons en anglais et allemand. Auparavant, il a collaboré au groupe allemand Grauzone, qui a connu le succès Eisbär (1981), et s’est imposé en France avec notamment Combien de temps (1987). Engelberg lance la carrière de Stephan Eicher dans une autre dimension avec les succès stratosphériques des singles Déjeuner en paix et Pas d’ami (comme toi).  

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5 – Metallica – Metallica (août)

Autre gros moment de partage avec ma sœur qui, du haut de ses 13 ans, menait sa révolution adolescente en écoutant cet album en boucle dans son baladeur. Je me souviens de moments où, lors de trajets en voiture, je la regardais en transe sur Nothing Else Matters. Elle me tendait son casque et me disait : Écoute, c’est trop beau… Trente ans après, à force de côtoyer des rockeurs et de métalleux en tous genre, je vois l’impact de cet album sur les enfants que nous étions.

Avec 30 millions d’albums vendus, ce cinquième album du groupe est celui de tous les superlatifs. Alors que Metallica était un groupe de trash metal avec un succès conséquent depuis leur fondation en 1981, là, on baisse les tempos, on met de la guitare acoustique, de la basse 12 cordes pour l’introduction de Whenever I May Roam et on appelle Michael Kamen pour faires les arrangements de cordes. Si les fans de la première heure crient à l’imposture, ces power ballads combinés à des riffs puissants leur ont permis de conquérir un nouveau public qui lui reste fidèle avec les années.

En m’étant intéressée à la discographie générale du groupe, force est de constater que, si le Black Album a permis au groupe de se mettre à explorer, ça a été un tournant à double tranchant. En rendant son son accessible, le groupe s’est mis à faire de la facilité, voire des albums difficilement écoutables comme St Anger de triste mémoire.

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6 – Dire Straits – On Every Street (septembre)

Ce sixième et dernier album de la formation anglaise fondée en 1977 a débarqué six ans après Brothers In Arms (1985) qui a été l’album des superlatifs : une tournée ininterrompue d’un an et 30 millions d’albums vendus. Fatigué par le gigantisme que son groupe avait acquis, Mark Knopfler a décidé de commencer à développer son répertoire personnel, moins power blues et plus folk – ce qui présagera de sa suite de carrière à partir de 1996. Pour enregistrer cet ultime album, Mark Knopfler s’entoure de son bassiste de toujours John Illsley, mais aussi des claviéristes Alan Clark (qui collabore depuis Making Movies (1980)) et Guy Fletcher qui a rejoint le groupe avec Brother In Arms. Parmi les collaborations de studio, on peut retrouver George Martin à l’arrangement des cordes, ainsi que les batteurs Manu Katche (qui était PUTAIN de partout à une époque) et Jeff Porcaro (Toto). Prévu pour 1990, le groupe a préféré attendre la fin de la guerre du Golfe pour enregistrer l’album. Même s’il n’obtient pas autant de succès que précédemment, même s’il est porté par des chansons telles que Heavy Fuel et surtout Calling Elvis, cet album s’est vendu à 10 millions d’exemplaires.

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7 – Nirvana – Nevermind (septembre)

Plus encore que le Black Album, cet album aura été un album rock générationnel qui aura marqué durablement la scène musicale au point qu’on aurait cru à un renouveau du rock. Je ne déconne pas : Nevermind, comme le Black Album, aura permis à une scène rock moribonde de repartir sur de nouvelles bases. Le problème est qu’avec le recul, et en ayant bien analysé Bleach (1989) et In Utero (1993 – dont je conseille vivement l’écoute du mix de Steve Albini pour les vingt ans de l’album tant les morceaux ne se réduisent plus à une pluie de parpaings dans la gueule), on a l’impression qu’avec Nevermind et l’immense succès qu’il a remporté, le groupe s’est caricaturé. Je ne dis pas que les chansons sont devenues mauvaises trente ans après – bien au contraire, ça reste un excellent album de rock intemporel. Malgré tout, quand on voit ce qu’ils ont pu faire avec In Utero en termes d’expressions brutes, voire brutales, on peut se dire que les gars ont eu du succès en n’étant pas à leur pleine potentialité. Mais je comprends le dégoût de Kurt Cobain quand il a vu la déformation que le public a pu faire de son expression musicale. Lui qui se pensait inadapté, il a eu l’impression de se prostituer quand il a vu tous ces gens se réapproprier son mal-être. Mais Nevermind, ça reste l’histoire de trois gars qui ont su faire du rock bruyant un nouvel espace d’expression émotionnelle massive.

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8 – Red Hot Chili Peppers – Blood Sugar Sex Magic (septembre)

Je vais me répéter en disant que cet album a beaucoup tourné dans mon entourage – c’est le lot d’être la petite sœur d’une fille de 12 ans qui fête son adolescence à base de beaucoup de rock alternatif.

Ce cinquième album de la formation californienne en place depuis 1983 est la confirmation d’une révolution interne. En effet, l’album précédent, Mother’s Milk (1989), voit l’arrivée du guitariste John Frusciante, 18 ans à l’époque (qui remplace Hillel Slovak mort d’une overdose d’héroïne en 1988) et du batteur Chad Smith (parce que le précédent batteur permanent, Jack Irons, ne se remettait pas de la mort de Hillel Slovak). Avec cette nouvelle composition, le groupe devient celui qui reste iconique aux yeux des fans. Si Mother’s Milk rencontre un succès au point de devenir disque d’or, Blood Sugar Sex Magic va les propulser dans une autre sphère. Grâce au talent combiné de John Frusciante et du producteur mythique Rick Rubin – qui avait refusé de bosser avec eux pour leur troisième album The Uplift Mofo Party Plan (1987) à cause de leurs problèmes communs avec les drogues –, le groupe devient culte avec cet album. Le problème étant que si Anthony Kiedis et Flea en avaient vus d’autres et savouraient leur succès, John Frusciante nous a fait un coup de calgon lors de la tournée qui s’en est suivi en 1992 et à commencer à avoir lui-même des problèmes de drogue. Si bien qu’il fallut le remplacer pour One Hot Minute (1995), mon album préféré des RHCP, par Dave Navarro, guitariste de Jane’s Addiction.

C’est d’ailleurs un running gag sur Twi avec monsieur Joe Hume, honorable présentateur du nouveau Morning de Oüi : lui-même trouve RHCP surcoté et ne supporte désormais que… One Hot Minute. Et moi du coup d’abonder dans son sens.

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9 – MC Solaar – Qui sème le vent récolte le tempo (octobre)

Ecouter les disques de ma sœur ne m’a pas empêcher d’avoir mon univers musical personnel du haut de mes 8 ans, même si je n’étais pas autant en mesure de m’exprimer à l’époque. Et mon univers musical personnel, il était notamment fait de hip-hop sur lequel je dansais dans les soirées de colonies de vacances. Je faisais même des battles de danse…

Tout ça pour dire que, bien davantage que Benny B et Tonton David, 1991 a vu la naissance de deux monuments du hip-hop français : I AM et MC Solaar. Si les Marseillais ont sorti De la planète Mars au mois de mars 1991 sans toucher le public qu’il a conquis par la suite, Claude M’Barali de son nom de naissance a suffisamment mené sa barque depuis 1988 et ses freestyles dans l’émission de Lionel D et Dee Nasty sur Radio Nova. A l’époque, cet étudiant en langues étrangères à Jussieu et fils de traducteur travaillait ses textes en lisant le journal. Ayant par la suite tourné plusieurs clips (pour Bouge de là et Quartier Nord) réalisés pour l’émission Rap Line diffusée sur M6, il sort son premier album, sous l’égide de Boom Bass (Hubert Blanc-Francard, qui sera par la suite la moitié de Cassius avec Philippe Zdar) et Jimmy Jay (Christophe Viguier, qui a produit la plupart des rappeurs de la région parisienne dans les années 1990). Pour réaliser les samples de cet album, les producteurs ont, comme tout le monde à l’époque, pioché dans tout le répertoire funk/soul des années 1970. Ainsi, Bouge de là contient The Message de Cymade (1972), Armand est mort contient Inner City Blues de Marvin Gaye (1971)… Le reste des samples est sur la fiche wiki de l’album, lisez-la. Si, jusque 2000, l’album a été vendu à 325.000 exemplaires, un conflit avec la maison de disques Polydor lui a ôté tous ses droits sur l’album et une éventuelle réédition. Ayant, au bout de vingt ans de procès, réussi à récupérer ses droits et ses masters, il a enfin pu rééditer son premier album qui est désormais disponible à la vente et en streaming depuis juillet 2021.

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10 – Alain Bashung – Osez Joséphine (novembre)

Ce que je retiens de mon enfance, c’est aussi ce clip qui me happait : quelle impressionnante mise en scène dépouillée où tu as l’impression d’un dialogue entre ces deux musiciens qu’on dirait liés ensemble au centre d’un univers qui dialoguent avec ce cheval qui fait le manège… Je n’avais ÉVIDEMMENT pas la maturité de comprendre la subtilité de l’interprétation d’Alain Bashung et des textes de Jean Fauque, mais il n’empêche que j’étais fascinée.

Ce huitième album, après une décennie 1980’s où Alain Bashung s’est illustré dans un mélange de rock et de new wave comme beaucoup d’artistes français de l’époque (Taxi Girl, Elli de Medeiros, une bonne partie de la scène alter…), sonne comme une révolution artistique. Bashung ne voulait plus de machines dans sa musique et voulait revenir à des sonorités plus organiques. De surcroît, à la fin des années 1980, Bashung rencontre Jean Fauque, qui deviendra son parolier favori jusqu’à sa mort. Nourri de cette nouvelle envie, il s’envole pour Memphis afin de collaborer avec le guitariste de slide Sonny Landreth et l’ancien guitariste des Eagles Bernie Leadon. Il en profite également pour enregistrer des reprises de Buddy Holly et de Bob Dylan, ainsi que Nights In White Satin des Muddy Blues. Mais cet album est surtout porté par les singles Madame rêve  et Osez Joséphine dont l’origine est très mignonne : ladite Joséphine était la fille de son batteur Philippe Draï, alors âgée de 7 ans et très timide. Lors d’un dîner, Bashung lui glissa Ah si j’osais, Joséphine. Dernière anecdote sur cet album et le clip de Jean-Baptiste Mondino : la femme « liée » dans le rond central avec Bashung n’est autre qu’Azucena Caamaño, qui deviendra par la suite épouse de Florent Pagny.

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11 – U2 – Achtung Baby (novembre)

Ce septième album du groupe irlandais est considéré par beaucoup de fans comme leur meilleur avec The Joshua Tree (1987). Il émerge pourtant dans un contexte de « crise » dans le groupe. En effet, l’album précédent, Rattle And Hum (1988) a été accompagné d’un documentaire sur The Joshua Tree Tour qui a été défoncé par la critique et le public. De surcroît, Adam Clayton, le bassiste, se fait arrêter avec de la beuh, ce qui, s’il se fait condamner pour de la prison, lui interdirait l’entrée aux Etats-Unis et au Japon. Il s’en sort avec une bonne amende – environ 35.000 euros. Bono, voyant que le groupe est à une croisée des chemins, se dit en 1989 que ce serait pas mal pour tout le monde de faire une pause. Adam Clayton en profite donc pour se construire son manoir, Larry Mullen Jr (batteur) développe des projets personnels et The Edge, tout en se séparant de sa femme, se nourrit du son alternatif de cette fin des années 1980. C’est ainsi que, quand tout le monde s’est bien reposé, après un passage en studio en Irlande, toute la fine équipe rejoignent le producteur canadien Daniel Lanois accompagné de Brian Eno aux studios Hansa de Berlin. Problème : les membres du groupe, ne s’accordant pas sur la direction artistique à prendre, se foutent dessus. Par miracle, la chanson One, aka une des chansons les plus mièvres de l’histoire du rock contemporain, les fait se rabibocher. C’est ainsi qu’ils finissent les sessions d’enregistrement à Berlin et que le groupe retrouve une vraie crédibilité aux yeux du public.

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12 – Michael Jackson – Dangerous (novembre)

Ce huitième album solo du King Of Pop clôt non seulement le triptyque formé avec Thriller et Bad, mais a surtout tourné dans TOUTES les teufs de ma fin de primaire. C’est simple : chaque fois qu’on était invités chez quelqu’un, il y a toujours un ou une invité.e qui ramenait son CD de Dangerous. On le laissait tourner toute l’après-midi et on dansait dessus. C’était le concept.

Après la fin de la tournée Bad en avril 1989, Michael Jackson avait pour projet deux compilations intégrant des inédits : Decade 1979-1989 et Decade 1980-1990. Au lieu de cela, il produit ce huitième album studio avec le producteur Teddy Riley pendant 17 mois et enregistra dans sept studios différents. Parmi les collaborateurs, on retrouve le bassiste Bernard Belle, Glen Ballard et Sideah Garrett (qui avaient déjà écrit Man In The Mirror dans Bad) mais aussi In The Closet en duo avec une Mystery Girl qui s’est avérée être Stéphanie de Monaco de passage à New-York. Admettons.

Si cet album a mis 17 mois et à coûter si cher à se faire, c’est pour plusieurs raisons. Quand Michael Jackson enregistrait, il réservait l’ensemble des studios pour éviter que quelqu’un écoute éventuellement une chute de studio et spoile l’album. Michael Jackson était également arrivé à un point de mégalomanie qu’il voulait faire une œuvre marquante « à la Casse-Noisettes de Tchaïkovski afin que, dans mille ans, les gens l’écoutent encore. » Si, formellement, Dangerous n’est pas aussi révolutionnaire que Thriller et Bad (on retrouve les mêmes thèmes dans les chansons, à savoir le romantisme, les bons sentiments, la célébrité…), il a quand même posé les jalons de la new jack dont une bonne partie de la musique populaire des années 1990 s’est inspirée. Au final, 32 millions d’albums s’en sont vendus.

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A bientôt pour de nouvelles aventures musicales.


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