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That BLOND B!TCH - album - The Beast

Publié le 15 décembre 2021 par Concerts-Review
That BLOND B!TCH - album -   The Beast

NoPo

River Monster Records

THAT BLOND B!TCH The beast 2021
Mado, au chant, Nico à la guitare, Alice, à la basse (ces 2 derniers, mariés), Madeleine, à la batterie.
Les 3 premiers se connaissaient et Madeleine a été recrutée par petite annonce (et gros effets). Mado, 19 ans, apporte une belle fraîcheur.
Le couple officiel amène l'expérience, fort de l'aventure 'Talia' depuis 2001 (et en partie à Los Angeles).
L'artwork (by Mado) se livre simple, direct et monochrome à l'image de leur style musical.
La typographie s'imprime frêle et cassante, voire nonchalante, limite branleuse avec cette clope allumée remplaçant le 'i'.
Une certaine atmosphère de décharge bordélique dans l'intitulé (comme 'Garbage' en son temps) mais la décharge peut aussi *être sonore.
8 morceaux, 25 minutes, pas loin d'une performance des Ramones (dont Nico décalque l'attitude).
On les rapprochera plutôt de l'urgence des Stooges ou du punk entre Daysy Chainsaw et Br(rr)atmobile (qui possède son 'Bitch Theme') avec des traces de crasse grungy.
1.Head Spin 03:17
2.Shout Baby Shout 02:51
3.Cigarettes 03:39
4.Good Girl 02:39
5.The Herd 03:15
6.Smash & Shatter 03:04
7.The Beast 04:46
8.Horror Town 03:06
Music: Nicolas Costa
Lyrics: Alice Thomas
Mastering: Fabian Tormin
Une approche d'abord lointaine précède un allumage au riff crade et tournoyant. Une alternance claire, avec un rythme incitant au hochement de tête, laisse la ligne de batterie imperturbable.
Qui a dit Moe Tucker? Une cassure fait croire à un abandon abrupt mais finalement, on gagne un 2ème tour de 'Head spin' dans le garage.
La voix gracieuse de Mado tranche avec la frappe brute de Madeleine. Les choeurs répétitifs crachent leur jus dans un riff distordu alors que la basse, de son côté, vit sa vie de riff mélodieux.
"On te met au défi de ne pas gueuler ' Shout Baby Shout ' au diapason!" écrit Michel. Vrai! Impossible de réfréner cette envie 'Do it gain do it again do it again!'
La batterie cogne fortement, prise dans l'étau monolithique de la basse. A la suite, cette assise laisse toute latitude aux escapades variées sur les cordes.
Le tambourin s'invite sur un refrain enjoué alors que, sur les couplets sombres, se succèdent droits coups (sans faire rire) et uppercuts enroulés au menton, en deux temps (3 mouvements).
Pourtant au bout des 'Cigarettes', on sent un sourire nicotiné dans la voix harmonieuse de Mado.
La guitare produit un bruit de moteur, mal réglé, derrière des frappes lourdes et répétitives.
En dehors de ces passages qui sentent l'essence, la voix file, fluide, puis une attaque louche et explosive en bouche (un coin) impressionne la 'Good gir(rr)l'.
Les effluves 90's de 'The Herd' rappellent le grunge de Nirvana, par ce son brodé sur une toile acoustique de guitare à l'intro et par intermittence.
Entre ces instants plombés, le riff résonne, soulevé par les frappes implacables, pendant que la voix glisse, détachée.
Malgré le son, surprenant, de baguettes sur les lames, marié à la guitare, dès les premières notes, 'Smash & Shatter' perpétue cette ambiance grungy par la succession de 2 phases, l'une électrique et fracassée (on perçoit, au fond, une voix death), l'autre, faite de brisures d'arpèges presque nus, qui rappellent le duo instrumental de l'intro.
'The beast' se développe sur un rythme rugueux et pesant avec la basse fondue et une couche floue de guitare dans laquelle les vocaux s'enfoncent.
Un harmonica, hirsute, se réveille vaguement. Un solo de guitare s'accroche aux aspérités d'un son garage.
Le tambour élémentaire d''Horror town' fait la part belle à cette basse dégoulinante qui s'emmêle si bien avec la guitare rêche.
La cadence, intraitable, plaque tous les instruments au sol. Seul, le chant prend ses aises, montant dans les aigus jusqu'au cri quasi primal.
Il est loin le temps où le rock en France rimait avec insuffisance ou défaillance.
En voici, une nouvelle preuve flagrante avec ce jeune groupe qui assimile les codes et assume sa personnalité.
Entre douceur et hargne avec des riffs torves et des percussions basiques, l'équipe balance ses compositions aussi brèves que percutantes.
Prononcer 'That Blond Bitch The beast' fait bégayer son rock comme 'My Generation' en son temps.
Mieux que les initiales BB, TBB correspond à la mention Très bien!


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