Vous avez probablement lu quantité d’articles alertant de la proche pénurie de métaux rares, si précieux pour les nouvelles technologies. En réalité, ce sont les nouvelles technologies qui vont probablement nous permettre de faire mentir ces prévisions et d’aller au contraire vers une ère d’abondance où plus personne ne comprendra cette expression de métaux « rares » !
Dans son ouvrage « Communisme de luxe », Aaron Bastani explique ce revirement de situation complet :
« La question du manque de ressources et de leur épuisement demeure, avec celle du changement climatique, l’un des défis principaux de notre ère. Bien que le Soleil soit en mesure de fournir bien plus d’énergie que nous pourrions en avoir besoin, les métaux tels que le lithium et le cobalt (requis pour le stockage de l’énergie dans n’importe quel système post-carbone) sont, en définitive, limités. Cela signifie que, peu importe l’avantage que les énergies renouvelables nous confèrent, elles souffrent du même problème que les carburants fossiles : notre monde a ses limites, et nous nous en rapprochons tous les jours. Peu importe la courbe d’apprentissage des cellules solaires, des LED ou encore des batteries lithium-ion, si nous ne disposons pas de nouvelles sources de minerais pour les manufacturer, notre avenir sera toujours menacé par la pénurie.
Peu importe la provenance de notre énergie, la question de l’épuisement des ressources est désormais plus pressante que jamais. Comme l’affirme de manière tout à fait pessimiste un rapport du Club de Rome, une organisation effectuant des recherches sur les limites mondiales : « La production de minerais semble être au bord du déclin ».(…) Au moment précis où la population de la planète va atteindre son pic en matière de demandes de ressources, la planète, quant à elle, semble être sur le point de renoncer par épuisement.
Nous sommes actuellement sur une trajectoire qui nous mènera non seulement à la pénurie de carburants fossiles si nous continuons à les exploiter, mais, même dans le cas d’une transition complète vers les énergies renouvelables, nous serons poussés à continuellement recycler plusieurs métaux. Cela peut paraître une bonne chose, mais ne correspond pas à ce que nous connaissons de la voracité du capitalisme et du profit. Dans un monde comptant plus de 9 milliards d’individus, la façon dont nous extrayons les ressources (meurtre d’autrui et destruction d’habitats naturels) ne sera tout simplement pas viable. De plus, la pénurie de minerais donnerait autant naissance à des conflits qu’à la coopération et au recyclage. Seulement les limites de la Terre n’auront plus aucune espèce d’importance car nous exploiterons le ciel.
Exploitation d’astéroïdes
L’hyperabondance potentielle des richesses minérales de l’espace dépasse presque l’entendement. Une estimation affirme qu’un astéroïde riche en platine mesurant 500 mètre de large pourrait contenir près de 175 fois la production annuelle globale de ce même métal et 1,5 fois les réserves connues du monde. Même un astéroïde plus petit mesurant la taille d’un terrain de football pourrait contenir l’équivalent de 50 milliards de platine.
La ceinture d’astéroïdes comporte certainement 825 quintillions de tonnes de fer, et, pour chacune de ces tonnes, il est estimé qu’il faut compter 63 kilogrammes de nickel. Selon une autre estimation, la richesse minérale des NEA, si elle devait être équitablement divisée entre chaque individu sur Terre, rapporterait à chacun d’entre nous 100 millions de dollars. Si nous pouvons y accéder, la nature ne nous offre pas seulement plus d’énergie que nous pourrions en imaginer mais également plus de fer, d’or, de platine et de nickel. À l’heure actuelle, les ressources auxquelles nous avons accès peuvent être comparées à des miettes de pain dans un supermarché. Grâce à une technologie adéquate, la pénurie de minerais deviendra une question du passé. »
Beaucoup de prospectivistes voient les décennies à venir comme des décennies de croissance exponentielle et d’abondance. Notre cerveau a du mal à se représenter une croissance exponentielle – malgré notre exposition fréquente aux chiffres de réplication d’un certain virus – et l’abondance nous semble bien loin. Des progrès fulgurants, par exemple dans le stockage des énergies renouvelables, réalisés ces dernières années devraient pourtant nous donner confiance !