Une
caractéristique des vacances, c'est qu'après quelque
temps, les jours se fondent l'un dans l'autre au point de ne former
plus qu'une seule journée perpétuelle. Vous connaissez
cet état. Quand on s'interroge. Vendredi? Lundi? Quoi? Déjà
mardi?
Oui, déjà mardi. Il n'y a
plus de repères, plus d'obligations. Plus de temps qui passe,
ou alors il se signale sous la forme d'un remords qui pointe de temps
à autre.
Ne me dites pas que nons sommes déjà
le 28, ou le 30, ou le 5, alors que je n'ai rien fait de tout ce que
j'avais prévu? Ne me dites pas qu'il reste si peu de jours
avant de reprendre le collier?
Des jours qui, ne soyons pas en souci,
n'auront aucune densité non plus, si bien qu'on se retrouvera
avec le sentiment que ça a passé vite et qu'on sera
incapable de dire à ceux qui nous interrogent ce qu'on a fait
pendant l'été. Oh, beaucoup de chose et rien. Quelque
chose d'irréel. De cyclique. D'immatériel.
Cet état doit être celui
qui s'installe à la retraite, peut-être. Ou plutôt
dans la mentalité qu'on appelle la retraite. Le présent
perpétuel. Des années qui sont un seul jour toujours
recommencé.
Quand la lutte, l'ambition, l'espoir,
les réussites et les défaites sont derrière soi.