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Un ordre amoral

Par Abdesselam Bougedrawi @abdesselam
UN ORDRE AMORAL

UN ORDRE AMORAL

Une jeune femme, mère de famille, vient de se donner la mort. C’est toujours une triste nouvelle que la mort de jeunes personnes avant l’heure.

Quoi que l’on fasse, dans toute société, il y aura toujours des suicides. On a fini par s’en accommoder.

Mais, dans le cas présent, il s’agit d’un autre genre de suicide qu’on ne saurait accepter. Cette jeune femme est morte parce qu’on l’a poussé à mort par le harcèlement sur les réseaux sociaux.

Ceux qui l’ont conduit à commettre ce geste désespéré sont eux-mêmes bien jeunes.

Mais, surtout, à aucun moment ils non exprimé le moindre remord.

Au contraire, certaines personnes ont même dit que, lorsqu’on est faible on quitte les réseaux sociaux.

Voilà la nouvelle mentalité, et quelle triste mentalité, que celle de certains jeunes d’aujourd’hui.

Des jeunes qui poussent à la mort d’autres jeunes, et s’en réjouissent ? sont-ils encore des êtres humains ?

Quelle sorte de parents sont les leurs ?

À quel genre d’enfants donneront-ils la naissance ?

Quelles amitiés peuvent-ils partager ?

Les interrogations sont nombreuses, elles sont légitimes.

Mais, la question la plus importante est : comment en sommes nous arriver là ?

Comment notre société occidentale, dite raffinée, a pu produire de tels monstres ?

Avons-nous même le droit de nous poser pareilles questions ?

Malheureusement, dans un monde où s’impose la dictature de la pensée, nous ne pouvons que constater notre impuissance.

Dans une de ses chansons, Bob Dylan pose la question suivante à propos de la mort d’un boxeur en plein combat et devant des milliers de spectateurs. Qui est responsable de la mort de Davy More le boxeur ?

Voici le premier couplet de l’adaptation qu’en fit Graeme Allwright en 1967 :

Qui a tué Davy Moore ? Qui est responsable et pourquoi est-il mort ?

C’n’est pas moi dit l’arbitre pas moi

Ne me montrez pas du doigt

Bien sûr j’aurais p’t-être pu le sauver

Si au huitième j’avais dit assez

Mais la foule aurait sifflé

Ils en voulaient pour leur argent, tu sais

C’est bien dommage mais c’est comme ça

Y’en a d’autres au-d’ssus de moi

C’est pas moi qui l’ai fait tomber

Vous n’pouvez pas m’accuser

La chanson continue avec d’autres couplets, où à chaque fois, la personne concernée rejette sa responsabilité sur les autres.

Ne somme-nous pas dans la même situation décrite par cette chanson ?

Chacun de nous pourra dire qu’il n’est pas responsable. Chacun de nous pourrait dire que c’est la faute des autres.

Mais, enfin de compte, c’est la faute de nous tous. C’est la faute de notre résignation.

Ce sera toujours notre faute, notre grande faute, qu’aucune prière ne saurait absoudre.

Nous devrions reprendre l’éducation que nous donnons à nos enfants. C’est à nous seuls que revient le devoir d’éduquer nos enfants selon les principes de la morale, et des vertus.

Ce n’est ni aux autres, ni à l’école, ni aux réseaux sociaux de le faire.

Si nous ne reprenons pas notre propre destin, notre propre morale, il y aura d’autres jeunes filles, d’autres jeunes mères de famille, d’autres jeunes hommes, d’autres jeunes pères de familles qui seront poussées au suicide.

Et bien sûr, cela ne sera jamais de notre faute.

Mes sincères condoléances à toutes les familles qui ont perdu un être cher par la faute du harcellent sur les réseaux sociaux.

#harcèlement #réseauxsociaux #suicide


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