Encore un petit film chroniqué aujourd’hui, ca doit être de saison. Veuillez prendre place mesdames et messieurs. Au programme de cet article, du suspens avec des jeunes délinquants, de l’amour entre jeunes délinquants, de la peur entre jeunes délinquants, du survival entre jeune délinquants et euh aussi des chiens. Vous secouez, vous transférer l’histoire chez nos camarades britanniques, vous rajoutez une île et un psychopathe, et hop un petit film regardable.
Wilderness – Mais qu’est-ce qu’ils ont tous avec les forêts ?
Dans une maison de redressement britannique, une bande de petits durs pousse l’un des siens au suicide. Histoire de leur apprendre la vie, l’établissement carcéral décide de les emmener sur une île déserte pour faire un travail pédagogique de groupe et essayer de leur donner le sens des responsabilités. Mais très vite, il apparaît qu’ils ne sont pas seuls et qu’un ennemi invisible veut leur faire la peau.
En ce moment j’ai l’impression de me taper une fois sur deux un survival dans la forêt. Mais qu’est-ce qu’on tous les réalisateurs à vouloir faire crapahuter des gens pendants des heures entre les arbres ? Ok ca fait des beaux paysages, et la typologie labyrinthique des lieux permet de semer la confusion et d’isoler facilement les protagonistes, mais bon, ca commence à manquer sérieusement d’originalité !
Et pourtant, de l’originalité, Wilderness essaie d’en avoir un peu. Le réalisateur Michael J. Bassett, en plus d’avoir un nom de teckel, décide de transposer son histoire dans l’univers des petites frappes, des petits cons bourrés de testostérone croyant encore au 21ème siècle que la force physique prime sur tout. Au-delà de la pirouette scénaristiques, on se retrouve avec un concept intéressant. En effet, les personnages sont tous des enfoirés, cherchent tous à se planter les uns les autres, et le contexte du survival sert surtout à faire ressortir leur nature profonde, entre le gros balourd qui suit bêtement un leader, qui de son côté va devoir se retrouver obligé de prouvé qu’il en a dans le pantalon.
Pour une fois, le mystérieux tueur sanguinaire chargé de massacrer le casting n’a pas ou peu d’intérêt. D’ailleurs son identité est relativement vite dévoilée via des indices laissant peu de place au doute. Son intérêt vient plus de sa quasi-invisibilité et de la menace permanente qu’il laisse planer sur le petit groupe. Il fait d’ailleurs appel à des moyens un peu plus originaux que la moyenne pour piéger ses cibles. Tout d’abord des bergers allemands, dressés au poil, et surtout entraînés à tuer. Ensuite, un arc et des flèches particulièrement meurtriers, enfin un long couteau dont il aime jouer une fois camouflé.
Il ne faut pas se leurrer, Michael J. Bassett n’a pu avoir qu’un budget minuscule pour son film. Difficile dans ces conditions de proposer autre chose qu’un slasher ou un survival. Mais le résultat est plutôt plaisant à regarder. En termes de résultat et de tension, on est à des années lumières de franches réussites comme La Colline à des Yeux (version Alexandre Aja), mais ca reste honorable. Principalement grâce au casting d’ailleurs. Les jeunes comédiens sonnent à peu près tous juste, à l’exception notable des deux pleurnichards souffre-douleurs qui en font un peu trop. Mention spéciale au petit dur psychopathe prenant des airs de petit chef : Stephen Wight. Dommage qu’entre temps il ait tournée dans Highlander La Source, une véritable bouse. Ce petit gars à du talent, espérons qu’on le reverra bientôt.
Il est vrai qu’il devient de plus en dur d’innover dans le domaine du survival et de proposer quelque chose d’à la fois rafraîchissant et intéressant. Croisons les doigts très fort pour que Pascal Laugier qui nous balance Martyrs dans les dents à la rentrée sache enfin apporter un peu de sang neuf à un genre qui commence sérieusement à tourner en rond.