Dans l’opération qui a abouti à la mort d’Oussama Ben Laden, ce dernier était désigné sous le nom de code « Geronimo ». Dans le langage militaire américain, « territoire indien » est un territoire ennemi. L’imaginaire américain est donc toujours arc-bouté sur l’extermination des Indiens. C’est d’ailleurs l’origine du 2e amendement de la Constitution américaine autorisant le port d’armes : il s’agissait de tuer les Indiens, des primes étaient attribuées aux tueurs. La violence n’était pas réservée aux Indiens : les Africains réduits en esclavage ont été soumis aux mêmes traitements.
Raoul Peck s’engage dans ce film, lui qui a vécu en Haïti, en Allemagne, en France, aux États-Unis. Il témoigne avec ses images de l’extermination des Tutsis, dont Alison Desforges dit que tout le monde savait que ces meurtres se faisaient selon des critères ethniques. Et Raoul Peck donne les caractéristiques du fascisme, aujourd’hui comme hier : « le même rugissement, la même haine de l’autre, la même violence, la même projection de virilité blessée… »
Il conclut avec ces phrases : « Ce ne sont pas les informations qui manquent. Ce n’est pas le savoir qui nous manque. »
L’air est devenu irrespirable.
Les quatre épisodes sont disponibles sur Arte.tv jusqu'au 31 mai 2022.
J'en ai déjà rendu compte dans ce blog ici et là.