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Fred Pallem & le Sacre du Tympan sacrent Michel Legrand à la Maison de la Radio

Publié le 31 janvier 2022 par Assurbanipal

jouent

Maison de la Radio

Paris, Ile de France, France

Samedi 29 janvier 2022, 19h30

Concert enregistré par France Musique

A diffuser dans l'émission " Jazz sur le Vif "

Le Sacre du Tympan est composé de

Fred Pallem: guitare basse électrique, direction, arrangements

Vincent Taeger: batterie

Guillaume Magne: guitares

Fred Escoffier: claviers

Guillaume Lantonnet: percussions

Brice Pichard: trompette

Fabrice Martinez: trompette, bugle

Michaël Joussein: trombone, scat

Rémi Sciuto: saxophones, flûte

Frédéric Couderc: saxophones, clarinette

Sylvain Rifflet: saxophone ténor

Alice Lewis: chant

+

Orchestre de 21 cordes sous la direction de Mathieu Herzog: 3 violoncelles dont un solo, 3 altos dont un solo, 15 violons dont un solo.

Au programme ce soir:

Toutes les compositions sont l'oeuvre de Michel Legrand sauf indication contraire expresse.

" The race first lap " (extrait du film " Le Mans ")

" The Boston Wrangler " (extrait du film " L'affaire Thomas Crown ")

" His eyes her eyes " (extrait du film " L'affaire Thomas Crown ")

" Cash and Carry " (extrait du film " L'affaire Thomas Crown ")

" Nursery rhymes for all God's children " ( extrait de l'album de Stan Getz & Michel Legrand " Communications 72 ". Cf extrait audio au dessus de l'article).

" Gossiping " (extrait de l'album de Stan Getz & Michel Legrand " Communications 72 ")

" The Hunter "( thème principal de la musique du film)

" Brian's song " (thème principal de la musique du téléfilm)

" Once upon a summertime " (Version américaine de " La valse des Lilas ")

" La chanson de Delphine " (extrait du film " Les demoiselles de Rochefort ")

Jerk les Avignons

" On the road " (extrait du film " La dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil " )

" Theme from The Go Between " (thème principal de la musique du film)

Appelez-moi Mathilde!

" L'Odyssée " (Fred Pallem. Cf vidéo sous cet article) enchaîné avec " L'enfant dans la jungle urbaine " (Fred Pallem )

" Un été 42 " (extrait du film " Un été 42 ")

Troisième concert du cycle Michel Legrand à la Maison de la Radio. Après le deuxième consacré à la musique de film, celui-ci est consacré à une interprétation de Michel Legrand par Fred Pallem et son orchestre, le Sacre du Tympan.

Pur hasard, je retrouve la même voisine à ma droite que la veille. Je laisse aux lectrices statisticiennes, aux lecteurs mathématiciens, le plaisir de calculer la probabilité que je me trouve assis deux soirs de suite, dans la même salle, pour deux concerts différents, à deux places différentes, avec la même personne, à ma droite, .A ma gauche se trouvait Pierre de Chocqueuse, auteur du Blog de Choc, consacré au Jazz.

La citoyenne écrit des articles sur la musique pour le site Internet Toute la culture. Etait aussi présent à ce concert un spectateur auteur du blog Vieille carne. Il était présent aux 3 concerts Michel Legrand à la Maison de la Radio et le dernier est son préféré. Je n'ai su que le lendemain. Je vous expliquerai cela dans la prochaine chronique de ce blog, lectrices statisticiennes, lecteurs mathématiciens.

Michel Legrand aimait la musique sous toutes ses formes. Jazz, symphonique, chanson, musique du film, il ne se refusait rien. C'est à ce mélange permanent que rendent hommage ce soir Fred Pallem & Le Sacre du Tympan (11 musiciens + 1 chanteuse) avec le soutien d'un orchestre à cordes (21 instruments et un chef). C'est ainsi qu'ils se rapprochent au plus près de la vérité de ce compositeur et arrangeur hors concours. " Bach & Ravel, c'est ma langue maternelle. Le Jazz, c'est ma première langue vivante " ( Michel Legrand).

Mes notes prises dans l'obscurité sont illisibles. Je vais donc tâcher de rassembler mes impressions avec l'aide du programme. Votre indulgence est implorée, lectrices statisticiennes, lecteurs mathématiciens. L'ordre indiqué dans le programme ne correspond pas à celui des morceaux joués en direct. Pour faire simple, je suis le programme.

Pour commencer, un extrait du film " Le Mans ". Si vous aimez les bagnoles, vous avez vu Le Mans, nous explique Fred Pallem. Il est donc logique que je n'ai pas vu ce film. Mais je comprends tout de suite de quoi il s'agit. La musique est rapide, agitée, faite d'accélérations, de virages serrés. Bref, la course automobile.

3 morceaux à suivre extraits de l'Affaire Thomas Crown, le film dont la musique de Michel Legrand a donné le tempo du montage. Premier Oscar de musique de film (1968). D'abord, " The Boston Wrangler ", morceau à l'image de la virilité du personnage incarné par Steve Mac Queen. Puis " His eyes her eyes " sur le jeu de séduction entre Steve Mac Queen et Faye Dunaway. Qui impressionne le plus l'autre? Et " Cash and carry " qui décrit le gars fier de son coup qui transporte les sacs de billets et de pièces après le casse de la banque. En écoutant le morceau, vous le voyez faire.

Puis deux morceaux extraits d'une rencontre au sommet. " Communications 72 " (1972). Stan Getz a demandé à Michel Legrand de lui composer un album. Michel Legrand créa ce qu'il appelait " Un banquet musical " inspiré par l'esprit des sonates de Mozart pour des grands solistes. Bref, comme explique Fred Pallem, Michel Legrand a tendu des pièges à Stan Getz. " The Sound " s'en est sorti brillamment comme d'habitude.

Sylvain Rifflet joue ici le rôle de Stan Getz. Il sort de l'orchestre et se met à l'avant-scène face au micro. Aux Etats Unis comme au Royaume Uni, les chansons pour bercer les bébés et petits enfants se nomment des " nursery rhymes ". Michel Legrand a donc composé pour Stan Getz des " Nursery rhymes for all God's children ". Cf extrait audio au dessus de cet article. Ca sonne comme il faut, à la fois d'une fraîcheur enfantine et savant comme un vieillard. Sylvain Rifflet relève le gant. Du même album, " Gossiping " permettait à Michel Legrand de scatter en duo avec Stan Getz dans un bavardage (gossiping in english). Michël Joussein sort de l'orchestre avec son trombone et vient se placer à côté de Sylvain Riffet. Il scatte, joue du trombone dans un dialogue frénétique avec le saxophone ténor de Sylvain Rifflet. Les deux orchestres se mêlent joyeusement.

Sylvain Rifflet & Michael Joussein regagnent leurs places respectives au sein de l'orchestre. Changement d'ambiance avec " The Hunter ", musique du dernier film de Steve Mac Queen (1980). C'est l'histoire d'un chasseur de primes qui court après des repris de justice. Sauf que j'entends plutôt un chasseur en forêt qui se fait le plus discret possible. Les producteurs n'ont pas voulu de la musique de Michel Legrand, la jugeant inadaptée à un film d'action. Le film est sorti avec la musique de Michel Legrand aux USA, avec une autre musique en Europe.

" Brian's song " est une musique de téléfilm digne de Dallas, Dynasty, Santa Barbara nous explique Fred Pallem. Effectivement, ça ne lésine pas sur le sucre. Les violons collent aux dents. Les cuivres sont en guimauve.

Pas de Michel Legrand sans chanson. Fred Pallem nous sort son arme secrète, cachée jusqu'ici. Alice Lewis, chanteuse de l'orchestre. Elle est Française et nous chante la version américaine de " La valse des lilas " devenue un standard du Jazz sous le titre " Once upon a summertime ". Chantée par Tony Bennett & Sarah Vaughan. Jouée par Miles Davis & Chet Baker. Ca vous situe le niveau, lectrices statisticiennes, lecteurs mathématiciens. Alice Lewis le chante très bien et le mélange entre orchestre de Jazz Rock et orchestre à cordes colle parfaitement à cette valse.

Chanson française avec " L a chanson de Delphine " extraite de la BO du film " Les demoiselles de Rochefort ". Une chanson d'amour au féminin écrite avec finesse par un homme qui aimait les femmes. L'orchestre ronronne comme il faut. Solo de trombone bien dans le thème. Pour la version au masculin, avec le même thème musical , dans la même film, " La chanson de Maxence ". Pour les Américains, c'est un standard du Jazz sous le titre "You must believe in spring ". A écouter dans le duo Bill Evans (piano) & Tony Bennett (chant) bien entendu.

Alice Lewis sort de scène. S'ensuivent " On the road " et " Jerk les Avignons ". Les souffleurs pétaradent joyeusement. Le chef d'orchestre dirige tout le monde, les cordes et le Sacre du Tympan en même temps.

Guillaume Magne passe à la guitare acoustique à 12 cordes pour le thème de " The Go Between ", film de Joseph Losey ( 1971). Une fugue très élégante.

Stéphane Lerouge, créateur de la collection d'albums Ecoutez le cinéma, a conseillé à Fred Pallem, " Appelez moi Mathilde! " Retour à la guitare électrique. Ca se danse et c'est une valse. Une valse funky.

Une composition de Fred Pallem dérivée de Michel Legrand, " L'Odyssée ". Cf vidéo sous cet article. Le jeu consiste à deviner de quelle composition de Michel Legrand il est parti. Après écoute, personne ne sait répondre dans la salle.

Pour ne pas nous laisser dans l'ignorance plus longtemps, Fred Pallem et le Sacre du Tympan et les cordes enchaînent directement sur " Un été 42 ". Sans l'annoncer mais nous le reconnaissons immédiatement. " L'Odyssée " vient donc de là, nom de Zeus! Une version drôlement accélérée et transformée, sapristi! Quant à la fameuse ballade de l'été 42, deuxième Oscar de musique de film de Michel Legrand (1972), elle est jouée sentimentale à souhait, comme il faut. Avec des cordes chatoyantes et des souffleurs de brises légères et parfumées.

RAPPEL

Fred Pallem estime qu'un morceau n'a pas été joué comme il fallait ce soir. Sa belle-mère ne lui pardonnerait pas. Trop dangereux. Ils le refont donc. Avec encore plus de brillant, d'énergie. " Cash and Carry " extrait de " The Thomas Crown Affair ". Sur l'original, Phil Woods était au sax alto. Ce soir, c'est Rémi Sciuto. Il est au niveau.

Le public est enthousiaste et je m'inclus dedans. Ainsi que le blogger de Vieille Carne qui a assisté aux 3 concerts dédiés à Michel Legrand à la Maison de la Radio et estime que c'est le meilleur des 3 car c'est celui qui mélange le mieux symphonique, Jazz et chanson comme aimait le faire " Big Mike " ( Jean Cocteau), " The Duke of Rochefort " ( Michel Petrucciani), alias Michel Legrand.


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