
Les 3 p’tits cochons est donc une comédie, mais il n’est pas certain que le spectateur en sorte avec la pèche. Car ce film est un miroir, qui nous renvoie à notre propre médiocrité et à nos contradictions les plus intimes. Chez Huard, tous les hommes finissent un jour par tromper leur femme : c’est évidemment excessif, mais bien révélateur du tumulte qui secoue une société qui se veut toujours plus sexy, attirante, séduisante. Sous la farce apparente, chacun trouvera son petit morceau de vérité. À cause de son titre et de l’absence de noms connus sur l’affiche, Les 3 p’tits cochons risque de disparaître rapidement de l’affiche. C’est injuste si l’on se rappelle l’aberrant succès des Invasions barbares, dans lequel Denys Arcand (encore lui) traitait peu ou prou des mêmes sujets, mais avec une condescendance et une non-drôlerie proprement consternantes. Mieux vaut voir le film de Patrick Huard, surtout lorsqu’on est amateur de cheums qui racontent des menteries et ne pensent qu’à leurs gosses pendant que leurs femmes vont magasiner. Une précision pour finir : le film est sous-titré en français. On pourra au choix trouver cela pratique, ou complètement insultant.
7/10