Marie Cosnay, traverser les frontières, accueillir les récits (éd. L'ire des marges)

C’est une nouvelle collection, « Bruits de langues », et c’est le premier livre critique consacré à l’oeuvre de Marie Cosnay.

Elle écrit beaucoup, Marie Cosnay, et publie beaucoup. Il y a nécessité, façon d’appréhender le monde en étant dans le monde, et depuis les textes latins, urgence de trouver les mots, les noms. Elle est engagée dans l’action quotidienne et porte son écriture comme on marche un pas après l’autre vers demain, vers un peu plus loin. Et marchant, elle passe les frontières, elle qui vit près d’une frontière : elle accueille. Et cet accueil est aussi dans ses textes : les mythes y sont toujours présents, et surgissent sans manière. Ils étaient là, à attendre. L’attente semble être fondamentale pour Marie Cosnay ; dans sa pratique de lecture, dans son travail de souvenirs, dans la construction de ses récits, et dans les textes qu’elle accueille et publie chez Dacres éditions. Elle est, dans cet ouvrage, présentée et commentée par des gens qui la connaissent bien et dont les propos donnent une grande envie de lire ses livres. De se perdre avec elle, de chercher le chemin, d’accepter de ne pas tout savoir et d’être attentif. En veille. Les enfants ont une place particulière dans ses livres, et dans son action militante. Sa voix est essentielle dans les jours que nous vivons et je ferme ce livre en notant les titres de ses ouvrages que je n’ai pas encore lus et dont la présentation faite dans ces pages me fait penser que j’y poursuivrai un dialogue en mouvement dans un présent tellement lourd et compliqué.

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