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Parole et pollution, de Marielle Macé (AOC)

Publié le 28 février 2022 par Onarretetout

parole et pollution

Après le texte de Céline Curiol, Paroles malheureuses, qu’elle cite, Marielle Macé invite à réfléchir à la pollution de la parole dans un texte publié en janvier 2021. Elle trouve dans l’actualité récente des « états pourris de la parole, pourris à force de déliaisons, de rétrécissements, d’inattention, de bâclage, de négligence, de morgue, de dédain ». Il y a là une véritable « souillure de la parole ». Il y a aussi des mots confisqués, des détournements, des soi-disants experts qui sont « incapables de prononcer des mots comme "pauvreté", "amour", "vie" », mais n’hésitent pas à préconiser le "contact tracing" plutôt que le "traçage". On trouve de ces spécialistes pollueurs de parole, de ceux qui veulent « tirer profit », dans le livre de Nicolas Mathieu, Connemara

Marielle Macé estime que « le monde réclame que nous exercions nos responsabilités d’organismes parlants et poreux ». La parole met en oeuvre un « nous », car « rien n’est muet et rien ne fait la parole tout seul ». Les fleuves parlent dans les textes d’Homère et dans Les enfants de l’aurore de Marie Cosnay. Les choses, Francis Ponge les écoute par la parole. N’est-ce pas aussi ce que fait Giuseppe Penone dans l’oeuvre intitulée Sève et pensée ? Il faut, affirme Marielle Macé, « faire attention à la parole », en prendre soin.

Les deux textes, celui de Céline Curiol et celui de Marielle Macé ont été publiés ensemble dans la collection « imprimés d’AOC » en mars 2021.


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