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Mac Arnold à La Grande Ourse de Saint-Agathon, le 6 mars 2022

Publié le 09 mars 2022 par Concerts-Review
Mac Arnold à La Grande Ourse de Saint-Agathon, le 6 mars 2022

Mac Arnold à La Grande Ourse de Saint-Agathon, le 6 mars 2022

michel

Enfin, le grand retour des concerts blues dominicaux à La Grande Ourse se réalise, et pour ce premier événement 2022, Melrose n'a pas sélectionné un second couteau, Mac Arnold collectionne les Awards.

Le natif de Ware Place ( Caroline du Sud) a d'ailleurs sa place dans l' Alabama Blues Hall of Fame depuis 2017.

En juin, le jeune homme, un des treize enfants nés dans la ferme de ses parents métayers, fêtera ses 80 piges, s'il n'a plus la vigueur d'un adolescent, il tient toujours sur ses jambes, chante avec ferveur et joue de la basse et de la guitare ( a gas can guitar, qui ressemble pas mal à l'engin utilisé par Bo Diddley) sans faiblir.

En début de carrière le grand Mac se retrouve dans le groupe J. Floyd & the Shamrocks dans lequel un certain James Brown pianote.

Peu après, il met le cap sur Chicago, où on le voit jouer aux côtés de légendes telles que Muddy Waters, John Lee Hooker ou Otis Spann.

Nouveau déménagement: L A, où il forme The Soul Invaders qui servent de backing band pour BB King ou pour les Temptations, après avoir travaillé pour la TV ( le show Sanford and Son), il rejoint ses terres pour fonder le Mac Arnold & Plate Full O' Blues, band qui existe toujours et avec lequel il tourne en Europe depuis fin février, avec pas moins de 10 dates en France.

Le line-up ( aucun clown): Austin Brashier, lead guitar, vocals.

Guitariste d'exception qui tourne avec son propre band mais qui a également été soudoyé par Eddie Kirkland, Phil Guy, Bob Margolin, ou Hubert Sumlin.

Max Hightower ( belle casquette): bass, harmonica, rhythm guitar, vocals.

Encore un gars fort demandé:Hubert Sumlin, Willie Smith, Bob Margolin e a .

Et enfin, le mercenaire espiègle, from Nantes, France: interprète à ses heures, Denis Agenet aux drums.

Il dirige sa formation, Denis Agenet & Nolapsters et a fait partie des Bad Mules.

A 17:35, un trio rapplique, Mac est resté avec la maquilleuse.

Denis, goguenard, vous allez bien?

Ya!

Allez, on y va, avec Austin au chant ... I have the same old blues, every night and every day... pour bien te faire comprendre que ce soir c'est du blues pur jus et pas un succédané quelconque.

La voix d'Austin n'a rien à envier à celle de Magic Sam et son jeu de guitare, bien juteux, a impressionné la madame assise derrière toi.

Elle lance un 'wouah' admiratif qui n'est pas incongru.

Virage funky, présentation de la magic team et apparition ( en dodelinant) de la légende Mac Arnold. Fringué d'un costard gris qu'il a porté le jour de sa première communion et coiffé d'un chapeau de cowboy qui doit valoir un bon prix s'il le met sur Le Bon Coin.

D'une voix brisée, le vétéran amorce le foot- tapping ' If walls could talk' de Robert Miller , un truc que Dr Feelgood avait repris à son répertoire.

A l'arrière, le Frenchie déjà à la fête, place un petit solo pas con qui permet au band d'embrayer sur l'autobiographique ' Ghetto Blue' qui retrace sa vie dans le ghetto in Southside Chicago et mentionne tous les gens qu'il a rencontrés, parmi eux, Buddy Guy, Muddy Waters, Tyrone Davis... et bien d'autres.

Pendant un bridge, Austin Brashier place une digression lumineuse, basse et drums le suivent sans accrocs pour terminer ce Chicago blues fumant.

Mac a empoigné sa petite guitare rectangulaire, la lead a déjà envoyé les premiers accords de 'Everybody Want To Know Why I Sing The Blues', un des chevaux de bataille de B B King.

Voix rauque, riffs qui tuent, rythmique salée, un véritable régal, et pourquoi chantent-ils tous le blues, Johnny?

Ecoute la réponse.... Well, I've been around a long time, I've really paid my dues...

Tu parles d'un classique, voici 'Forty Fays And Forty Nights' de Muddy Waters, ça fait 40 nuits blanches et 40 journées à pleurer, car elle a mis les bouts.

Il espère encore le bougre, I hope she come back home tonight!

La version ultime de 'These arms of mine' pour toi est celle d'Otis Redding, mais Mac Arnold, de sa voix cassée, a réussi à donner une autre dimension à ce slow grandiose, pendant lequel , le grand Max a sorti pour la première fois un mouth harp.

There's two kind of people I just can't stand, evil-hearted woman and a lyin' man... sont les premières lignes de 'Don't lie to me' que Tampa Red a gravé en 1940 et qui, depuis, a été repris pour une kyrielle de bluesmen et d'autres rock stars.

Jolie amorce en doublé de guitares et nouvelle démonstration du talentueux Austin Brashier.

Viens, papy, je vais attacher la lanière de la basse, je ressors un de mes harmonicas et on attaque ' All your love' ( I miss loving) d'Otis Rush que tu avais appris à connaître dans la version de John Mayall's Bluesbreakers, avec Eric Clapton à la guitare.

Encore une grosse claque, le public ne s'y trompe pas et bat des mains pendant plusieurs minutes.

Avec ' As the years go passing by', la clique nous balance le slow blues qui arracherait des larmes au pire dictateur.

Albert King, Gary Moore , Jeff Healey, Santana, ils ont tous magnifié ce morceau, Austin Brashier n'est pas à la traîne!

C'est au tour de Max Hightower de saisir le micro pour interpréter d'un timbre agressif un titre qu'il assure être ' I don't know', après quelques mesures il switche vers l'harmonica, qu'il tient comme un jouet, pour en tirer des lignes époustouflantes.

La madame de tout à l'heure glisse à monsieur: il a du coffre et il n'est pas laid.

Dis, Simone, t'as 69 ans, sois calme!

Second titre chanté par la tour, un Junior Wells craquant, ' Hoodoo Man Blues' pendant lequel il se permet quelques fantaisies, il a glissé l'harmonica dans un verre de Coreff ( vide) pour en tirer des sons déformés , un peu comme le gars qui joue d'une mute trumpet.

Après coup tu vas le trouver pour lui demander d'où lui est venue cette idée, well, brother, in the States I use a jug, il n'y en avait pas au bar, j'ai pris un verre.

Il reprend la basse, Austin le relaye au chant, Mac s'éclipse, le trio envoie l'épique ' Keep the love a comin' ' de John Nemeth .

Retour du parrain qui explique que 'Cackalacky Twang ' a été spécialement écrit pour les gars de la Caroline.

Move your hips....ça balance pas mal en Caroline, à l'arrière Denis s'amuse comme un fou, il place un drum solo aussi facétieux qu'efficace.

Saint-Agathon répond avec enthousiasme, et en comprenant qu'il s'agissait du dernier titre se lève pour les faire revenir.

Vous êtes certains de vouloir un rappel s'enquiert le batteur revenu en éclaireur?

Je vais les chercher.

Les loups sont de sorties, ils hurlent hou hou hou, ' Smokestack Lightnin' nous rappelle que Howlin ' Wolf n'était pas un pingouin.

Eh, Max, refile - moi la basse, zont été bien à La Grande Ourse; on leur joue 'I'm Going Out Walking' de Muddy Waters et on va signer les CD's.

79 piges but he still brings the blues, le public ne s'y est pas trompé et lui a fait une ovation amplement méritée!

Mac Arnold à La Grande Ourse de Saint-Agathon, le 6 mars 2022
Mac Arnold à La Grande Ourse de Saint-Agathon, le 6 mars 2022

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