Résumé : Été 1980, Cleveland, Ohio. Phoebe et sa cousine Jacqueline viennent de terminer le lycée mais un avenir sombre et incertain se profile. Tandis que les usines ferment les unes les autres, exposant les familles au chômage et à la précarité, une chose encore plus terrible arrive aux jeunes filles de Denton Street. Leur corps se transforme mystérieusement… Le quartier se retrouve alors envahi de touristes curieux, de médecins et d’employés gouvernementaux aux intentions troubles. Phoebe sait qu’elle doit agir pour aider ses amies et découvrir le secret des Filles de Rouille.
Avis : Phoebe adore sa cousine, c’est sa meilleure amie, sa sœur de cœur. Elles aimeraient s’enfuir de Denton Street, parce que la vie là-bas est plutôt difficile. Les usines ferment, les hommes perdent leur travaille, les femmes décident à la place de leurs filles, enfermées dans un carcan misogyne. Mais le monde bascule quand une fille tombe malade, que ses os se changent en rouille. Une fille, puis d’autres. Jacqueline, la cousine de Phoebe en faisant partie. Dès lors Phoebe est obsédée par une seule idée, protéger sa cousine à tout prix.
Ce livre m’a bouleversé. J’ai été happé par l’histoire dès le début. C’est prenant. L’ambiance est mélancolique, un peu froide et inquiétante. Phoebe rentre chez elle pour aider sa mère – qui déménage – à ranger sa maison, se confrontant aux souvenirs de ce qui est arrivé trente ans plus tôt. J’ai eu l’impression de lire l’histoire d’un très long cauchemar, les choses vont de mal en pis, et c’est très mélancolique et touchant, déchirant.
On sent tout l’attachement de Phoebe pour sa cousine, combien elle vit mal la situation. Entre les usines qui ferment, les pères qui finissent au chômage, et ce qui arrive aux Filles de Rouille (qu’on accuse de tous les malheurs), difficile de voir une bribe d’espoir. En plus de ça, le monde est sexiste, les femmes sont accusés de tous les maux, c’est toujours leur faute et jamais celle des hommes. Et ces Filles de Rouille leur échappent, ils n’arrivent pas à garder le contrôle, ce qui fait peur aussi.
Je me suis beaucoup attachée à Phoebe, mais également aux filles de Rouille, au mystère qui les entoure, à ce qui arrive. J’ai eu peur pour leur sécurité, mais également peur de leur état incompréhensible. Tout est vécu à travers Phoebe, et les sentiment en sont exacerbés.
L’histoire est dingue, certains passages font froids dans le dos, c’est original aussi, je n’avais jamais lu une histoire de ce genre. On oscille entre passé et présent, on soutient Phoebe quand personne ne le fait, elle vit des moments difficiles. Elle s’accuse de ce qui arrive, même quand ce n’est pas sa faute ou quand elle cherchait à aider.
La fin m’a énormément ému, chamboulé. J’ai pleuré, j’ai trouvé ça beau d’une certaine façon. Ce livre est vraiment touchant. Je vais m’intéresser aux autres livres de l’autrice, car ça vaut vraiment le coup.
Phrases post-itées :
« C’était un jour dont je n’avais pas envie de voir la fin, pas encore. C’était le dernier jour et aussi le premier, celui qui séparait nos vies en deux. »
« Les Filles de Rouille ne devaient pas être acceptées car c’était la seule chose convenable à faire. Les Filles de Rouille devaient être acceptées parce qu’elles étaient profitable aux affaires. »
« Nous étions censées les aimer, pas vendre des tickets pour le spectacle de leur destruction. »
éé