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Un duo de choc!

Par Eric Bernardin

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J'ai ouvert ces deux bouteilles samedi dernier pour la venue d'un ami. Celui-ci les a beaucoup appréciées, mais ce n'est pas là le plus étonnant de l'histoire. Ce qui m'a épaté dans ces deux bouteilles, c'est non seulement qu'elles ont résisté longuement à une oxygénation prolongée, mais qu'elles sont devenues encore meilleures que le jour où je les ai ouvertes.

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Château Beauséjour "1901" 2005: 48 heures de carafage!

Le vin s'était montré un peu fermé à l'ouverture. Aussi l'avais-je carafé une heure avant le repas (le samedi à 19h, donc).  Nous avons dû la boire vers 21h30. Il s'était vraiment ouvert et présentait un nez complexe sur les fruits noirs, l'encens et le cèdre. La bouche était dense, vineuse, avec des tannins serrés mais parfaitement polis. La finale était longue et racée.

J'ai ensuite laissé ce vin à l'abandon pendant deux jours sur la table de la terrasse. Le vin est donc monté à 30° la journée et redescendu vers 15°-20° la nuit dans une carafe large plus qu'à moitié vide. Le lundi soir, le même ami repasse et je lui propose à moitié pour rigoler de regoûter le vin qui doit être à température ambiante (soit environ 27°). Eh bien non seulement il n'est pas oxydé, il n'est pas déséquilibré ou alcooleux. Mais il est magnifique! Un nez éclatant sur des parfums de moka et de tabac blond. Une bouche sensuelle; presque langoureuse qui vous tapisse le palais de notes de cerise au chocolat noir. Aucune dureté en finale. Que du bonheur!

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Bellae Domini 2003 du Prieuré des Chaumes:

4 jours à température ambiante!

Lorsque j'ai débouché cette bouteille vendéenne 100% merlot, elle était un peu réduite. Aussi l'ai-je carafé une heure afin de l'aérer. Je l'ai ensuite remis dans la bouteille d'origine, laissant la place au 1901. Le vin présentait lors du repas des notes de fruits noirs bien mûrs et d'épices grillés. La bouche était ample, charnue, intensément fruitée, avec des tannins veloutés un peu plus fermes en finale.

Cette bouteille est restée dans le séjour et oubliée pendant 4 jours. Et puis mercredi, je l'aperçois et je me dis : "tiens, on va voir si elle tenu aussi bien le coup que la 1901...". Je me verse un fond de verre, et là, éblouissement: le nez est d'une sensualité insolente sur des notes de liqueur de mûre, de santal et d'encens. La bouche est toujours aussi fruitée, mais plus douce, satinée dirais-je. Avec une finale gourmande qui s'éternise. Un avant-goût de paradis!

Hélas, ce genre  de bonne surprise n'est pas si courante que ça même si je crois avoir déjà relaté ici quelques jolis miracles (entre autres un Mouton Rothschild 1982 ayant lui aussi survécu superbement à 48h de carafe). La plupart des vins s'étiolent relativement vite. C'est pour cela que la plupart du temps, nous les achevons dès le premier repas ;o)

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