C’est une histoire de commencement du monde. C’est toujours à refaire. C’est toujours en état de destruction. C’est raconté par les animaux. Coyote cherche à comprendre pourquoi il est ce qu’il est. Il ne trouve pas vraiment une réponse satisfaisante et ça lui coûte cher. Mais il y a Adam, quand même. Et la femme, ce n’est pas Eve, c’est Veille. Elle est enceinte.
La femme tombée du ciel
est assise sur le dos d’une tortue
et regarde au fond de l’eau.
La première chose qu’il nous faut, dit-elle,
c’est de la terre
et pour avoir de la terre
nous avons besoin de boue
et la boue qu’il nous faut
est tout au fond.
Par petits textes, le monde se défait. Quel monde ? Eh bien le nôtre. Celui où "les bijoux indiens authentiques / portent une étiquette avec le mot Taïwan". Il suffit de supprimer des mots pour que disparaissent les êtres, comme, par exemple "les femmes autochtones". Et le monde n’est pas du tout ce que voulait Veille. Et, alors qu’au commencement il n’y avait que de l’eau, voilà qu’à présent, tout brûle. Il faut donc encore tout recommencer. Et, cette fois, peut-être avec Coyote.