Ce monde, Antoine Wauters rappelle qu’il est nôtre. Non qu’il nous appartienne, mais c’est celui où nous sommes, avec nos voisins, nos voisines, les vieux et les vieilles, les femmes et les hommes que nous aimons ou avons aimé.e.s, les présidents, nos mères, nos pères, nos enfants, les médecins, et même les poules dans les poulaillers, un monde de cendres, de ruines, de saints et de saintes. Un monde fini où il faut insister pour qu’on nous « parle en adultes ». Un monde où les mots sont « devenus des slogans ». Un monde où l’enfance a été trahie. Où « nous pensons que le monde, le ciel, la mer et les étoiles nombreuses appartiennent à tous », donc ne peuvent être propriété privée. Ce monde n’accepte que la conjugaison à la première personne du pluriel, ce « nous » qui interpelle, qui résiste tant bien que mal, qui cherche la lumière et croit toujours en l’amour. Ce monde, notre réalité.
Ce livre, on a envie de le lire à haute voix. Pour « la joie d'une langue qui ne doit rien à personne », mais qui accepte d'être guidée par des poèmes, des musiques, des films, des romans, des ami.e.s, des enfants.